Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 177
porter un nouveau coup au prestige de Raissouli.
Les opérations n'ont consisté qu'en quelques
combats livrés par les troupes du général Barrera
qui, partant de la zone de Larache, essayèrent de
pénétrer dans le massif montagneux qui les sé^
para de Chechaouen.
Il semble bien que les pertes subies dès le
commencement furent assez sérieuses pour arrê-
ter la marche en avant ; les forces de Raissouli
réagirent violemment. Voici comment El Debate
commente cette tentative :
Il est douloureux de penser que lorsque nos soldats au-
ront dominé la zone à conquérir, il en restera une celle
de Tanger — où il leur est interdit d'avancer. Tanger ne
doit pas être gagné par nos troupes mais par nos diplo-
mates. Tremblons donc pour Tanger. Cependant, Tanger
peut être espagnol et il le sera si les Français et Anglais
finissent par se séparer. Ceux qui suivent avec attention
les dérivations de la guerre européenne et qui se sou-
viennent que la France et l'Angleterre se sont toujours
disputée -peuvent s'apercevoir que cette séparation n'est
pas -aussi impossible que certains le croient.
Il est intéressant de constater que les com-
mentaires sur ce qui se passe dans la zone espa-
gnole finissent presque toujours par des allusions
à Tanger
Le 1er juin, le général Silvestre, poursuivant sa
marche vers Alhucemas, lança une colonne en lui
donnant comme objectif l'occupation du mont
A-baran, situé dans la cordillère Quilates. L'opé-
ration se réalisa sans aucune difficulté. A la
tombée du jour, la petite garnison qui avait été
laissée sur la position fut attaquée par des re-
belles de la tribu des Beni-Ourariel auxquelles
se joignirent les soldats indigènes qui, ensemble,
assassinèrent six officiers et une vingtaine de
soldats pour se porter ensuite à l'attaque de la
position voisine de Sidi-Idris où ils subirent un
échec.
L'incident produisit une vive émotion; il Y eut
des journaux qui lui dédièrent plus de quatre
colonnes. Et Sol recommanda le calme, El Libé-
i-cil la prudence, et La Correspondencia de Es-
pafla réédita sa thèse : Le Maroc ne vaut ni une
peseta ni un homme. ""
La Semaine hispano-marocaine.
A la lin du mois de mai, on a célébré à Ceuta
une Semaine hispano-marocaine en même temps
qu'une Assemblée hispano-israélite, auxquelles
ont pris une part active les membres de la Liga
Africanista.
M. Goicoechea, l'ex-ministre de l'Intérieur du
dernier cabinet Maura, a profité de cette occasion
pour prononcer un discours sur l'action de l'Es-
pagne dans le nord de l'Afrique.
Tanger, déclara-t-il, n'est pas pour nous un pro-
blème d'amour-propre ; c'est le problème de
l'utilité ou de l'inutilité de notre présence en
Afrique. C'est en même temps le problème du
détroit de Gibraltar continuellement lié à l'exis-
tence de la nation espagnole.
Il refit l'historique des accords. Le traité de
1912, affirma-t-il, comprenait une compensation
accordée à la France pour la perte de territoires
africains qu'elle a reconquis depuis; l'équité
internationale conseille la dévolution à l'Espa-
gne de ce qui lui a été enlevé en 1912.
On voit que M. Goicoechea n'est pas à court
d'arguments. Il a affirmé aussi que les rensei-
gnements -sur l'industrie, le commerce et la pro-
priété immobilière à Tanger que publiaient les
Français, n'étaient que l'œuvre artificielle d'un
régime de privilège. Il proclama encore que tant
que là zone internationale couperait en deux la
zone espagnole, l'Espagne n'aurait au Maroc
qu'un cimetière d'hommes et de millions de
22.000 kilomètres carrés.
Ces manifestations n'ajoutent pas grand' chose
à celles qui ont été faites avec une si grande fré-
quence depuis dix-huit mois pour la reconquête
du détroit de Gibraltar.
Le port de Tanger.
Le 7 juin, la presse madrilène publia une
information datée de Rabat rendant compte que
le sultan venait de concéder les travaux du port
de Tanger à la Société internationale pour le dé-
veloppement de Tanger, conformément aux
vœux de la population et des Chambres de com-
merce.
Le 9 juin, El Imparcial publia une note offi- *
cieuse où il faut bien reconnaître un effort à
l'impertinence qui, par suite d'un excès de mau-
vaise humeur dont il est difficile de deviner les
raisons, s'exprime assez gauchement :
Le sultan vient de concéder la construction du port de
Tanger. Nos lecteurs connaissent par le télégramme que
nous avons publié hier, les excuses officieuses qu'on donne
à ce fait de la part de ceux qui agissent au nom du sultan
protégé. On a pu voir oomment on ne tient pas compte des
droits de l'Espagne et des accords qui règlent la situation
actuelle de Tanger, et en somme de tout ce qui contrarie
les affaires des coloniaux. Il est regrettable, étant donné
les bonnes relations existant entre la France et l'Espagne,
que ceux qui dirigent le sultan, co-protégé par les deux
pays, s'entêtent à oublier que Tanger se trouve dans la
zone espagnole et cherchent chaque jour des causes de
conflits inutiles.
Cette concession du port est évidemment illégale; on a
agi comme si Tanger appartenait à la zone française. Le
sultan ne peut montrer de telles prétentions et il n est pas
prudent que les coloniaux continuent de semblables
manœuvres.
On voit que l'inspirateur de la note publiée
par El Imparcial s'efforce de présenter la con-
cession faite par le sultan comme un fait capri-
cieux, alors qu'il sait mieux que quiconque que
ce n'est que l'aboutissement de négociations com-
mencées, il y a bien des années, et où l'Espagne a
toujours pris part; il n'a pas voulu perdre une
si bonne occasion de répéter que Tanger est dans
la zone espagnole, uniquement pour faire impres-
sion sur la foule, peu et mal renseignée.
L'organe officieux du parti au pouvoir, La
Epoca donna immédiatement la réplique à
El Imparcial :
Nous n'avons au sujet de la concession qu 'on dit avoir
été faite par le sultan de Rabat, d'autres nouvelles que le
porter un nouveau coup au prestige de Raissouli.
Les opérations n'ont consisté qu'en quelques
combats livrés par les troupes du général Barrera
qui, partant de la zone de Larache, essayèrent de
pénétrer dans le massif montagneux qui les sé^
para de Chechaouen.
Il semble bien que les pertes subies dès le
commencement furent assez sérieuses pour arrê-
ter la marche en avant ; les forces de Raissouli
réagirent violemment. Voici comment El Debate
commente cette tentative :
Il est douloureux de penser que lorsque nos soldats au-
ront dominé la zone à conquérir, il en restera une celle
de Tanger — où il leur est interdit d'avancer. Tanger ne
doit pas être gagné par nos troupes mais par nos diplo-
mates. Tremblons donc pour Tanger. Cependant, Tanger
peut être espagnol et il le sera si les Français et Anglais
finissent par se séparer. Ceux qui suivent avec attention
les dérivations de la guerre européenne et qui se sou-
viennent que la France et l'Angleterre se sont toujours
disputée -peuvent s'apercevoir que cette séparation n'est
pas -aussi impossible que certains le croient.
Il est intéressant de constater que les com-
mentaires sur ce qui se passe dans la zone espa-
gnole finissent presque toujours par des allusions
à Tanger
Le 1er juin, le général Silvestre, poursuivant sa
marche vers Alhucemas, lança une colonne en lui
donnant comme objectif l'occupation du mont
A-baran, situé dans la cordillère Quilates. L'opé-
ration se réalisa sans aucune difficulté. A la
tombée du jour, la petite garnison qui avait été
laissée sur la position fut attaquée par des re-
belles de la tribu des Beni-Ourariel auxquelles
se joignirent les soldats indigènes qui, ensemble,
assassinèrent six officiers et une vingtaine de
soldats pour se porter ensuite à l'attaque de la
position voisine de Sidi-Idris où ils subirent un
échec.
L'incident produisit une vive émotion; il Y eut
des journaux qui lui dédièrent plus de quatre
colonnes. Et Sol recommanda le calme, El Libé-
i-cil la prudence, et La Correspondencia de Es-
pafla réédita sa thèse : Le Maroc ne vaut ni une
peseta ni un homme. ""
La Semaine hispano-marocaine.
A la lin du mois de mai, on a célébré à Ceuta
une Semaine hispano-marocaine en même temps
qu'une Assemblée hispano-israélite, auxquelles
ont pris une part active les membres de la Liga
Africanista.
M. Goicoechea, l'ex-ministre de l'Intérieur du
dernier cabinet Maura, a profité de cette occasion
pour prononcer un discours sur l'action de l'Es-
pagne dans le nord de l'Afrique.
Tanger, déclara-t-il, n'est pas pour nous un pro-
blème d'amour-propre ; c'est le problème de
l'utilité ou de l'inutilité de notre présence en
Afrique. C'est en même temps le problème du
détroit de Gibraltar continuellement lié à l'exis-
tence de la nation espagnole.
Il refit l'historique des accords. Le traité de
1912, affirma-t-il, comprenait une compensation
accordée à la France pour la perte de territoires
africains qu'elle a reconquis depuis; l'équité
internationale conseille la dévolution à l'Espa-
gne de ce qui lui a été enlevé en 1912.
On voit que M. Goicoechea n'est pas à court
d'arguments. Il a affirmé aussi que les rensei-
gnements -sur l'industrie, le commerce et la pro-
priété immobilière à Tanger que publiaient les
Français, n'étaient que l'œuvre artificielle d'un
régime de privilège. Il proclama encore que tant
que là zone internationale couperait en deux la
zone espagnole, l'Espagne n'aurait au Maroc
qu'un cimetière d'hommes et de millions de
22.000 kilomètres carrés.
Ces manifestations n'ajoutent pas grand' chose
à celles qui ont été faites avec une si grande fré-
quence depuis dix-huit mois pour la reconquête
du détroit de Gibraltar.
Le port de Tanger.
Le 7 juin, la presse madrilène publia une
information datée de Rabat rendant compte que
le sultan venait de concéder les travaux du port
de Tanger à la Société internationale pour le dé-
veloppement de Tanger, conformément aux
vœux de la population et des Chambres de com-
merce.
Le 9 juin, El Imparcial publia une note offi- *
cieuse où il faut bien reconnaître un effort à
l'impertinence qui, par suite d'un excès de mau-
vaise humeur dont il est difficile de deviner les
raisons, s'exprime assez gauchement :
Le sultan vient de concéder la construction du port de
Tanger. Nos lecteurs connaissent par le télégramme que
nous avons publié hier, les excuses officieuses qu'on donne
à ce fait de la part de ceux qui agissent au nom du sultan
protégé. On a pu voir oomment on ne tient pas compte des
droits de l'Espagne et des accords qui règlent la situation
actuelle de Tanger, et en somme de tout ce qui contrarie
les affaires des coloniaux. Il est regrettable, étant donné
les bonnes relations existant entre la France et l'Espagne,
que ceux qui dirigent le sultan, co-protégé par les deux
pays, s'entêtent à oublier que Tanger se trouve dans la
zone espagnole et cherchent chaque jour des causes de
conflits inutiles.
Cette concession du port est évidemment illégale; on a
agi comme si Tanger appartenait à la zone française. Le
sultan ne peut montrer de telles prétentions et il n est pas
prudent que les coloniaux continuent de semblables
manœuvres.
On voit que l'inspirateur de la note publiée
par El Imparcial s'efforce de présenter la con-
cession faite par le sultan comme un fait capri-
cieux, alors qu'il sait mieux que quiconque que
ce n'est que l'aboutissement de négociations com-
mencées, il y a bien des années, et où l'Espagne a
toujours pris part; il n'a pas voulu perdre une
si bonne occasion de répéter que Tanger est dans
la zone espagnole, uniquement pour faire impres-
sion sur la foule, peu et mal renseignée.
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Epoca donna immédiatement la réplique à
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