Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1909-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1909 01 janvier 1909
Description : 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19). 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787844t
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
26fi BULLETIN DU COMITÉ
quer, au Congo, les principes de la liberté com-
merciale, ils espèrent bien que ce régime vaudra
à leurs produits, dans les autres colonies, des
compensations équitables. A son tour, le roi s'est
plaint de voir s'élever partout des barrières doua-
nières et les débouchés se fermer de plus en plus.
Il s'agit donc, dans l'intérêt pressant de l'indus-
trie belge, de créer au dehors de nouvelles rela-
tions commerciales, dont le port d'Anvers béné-
ficiera. Le désir de Léopôld est que celui-ci de-
vienne le premier port du continent européen.
Suivant lui, la première de ces « nécessités natio-
nales urgentes » est la création d'une marine
belge. Au 31 décembre 1908, Anvers possédait,
- sous pavillon national, 86 navires, avec 157.000
tonnes; cette flotte n'a augmenté, en quinze ans,
que de 33 unités et de 86.650 tonnes, progression
bien minime en comparaison de celle du com-
merce extérieur de la Belgique, qui atteint plus
de 6 milliards de francs. Puissance industrielle
et coloniale, cet Etat doit devenir aussi, selon le
vœu de Léopold, une. puissance marchande. Mais
de quel côté les Belges tourneront-ils, de préfé-
rence, leur activité? C'est avec l'Amérique du
Sud, l'Ortent et l'Extrême-Orient que le roi pro-
pose de créer de bonnes lignes de navigation. La
Chine particulièrement s'offre à eux comme un
remarquable champ d'action. Seulement, au dire
de Léopold, les Belges y sont exclus des travaux
publics, parce qu'ils n'y possèdent pas d'éta-
blissements financiers pouvant * consentir des
emprunts au gouvernement chinois. Il convient
donc, et c'est le second point du programme
royal, de- constituer là-bas des organismes belges
de banque et de crédit. Mais comment susciter
la fondation de ces sociétés de navigation et de
ces sociétés financières? Où trouver les avantages,
les sources de bénéfices à offrir aux promoteurs
de ces entreprises ? Au Congo, répond Léopold II.
Pourquoi, dit-il, ne leur attribuerait-on pas cer-
taines quantités d'hectares, ou certaines mines?
La colonie, elle aussi, y gagnerait, car les exploi-
tations seront frappées d'impôts, qui augmente-
ront les ressources du budget colonial.
Ces propositions auraient besoin d'être préci-
sées. Lorsque le roi parle de concessions territo-
riales, il n'entend pas, sans doute,.des monopoles,
car, ainsi que le fait observer le Mouvement géo-
graphique, un tel projet rencontrerait une forte
opposition, non seulement à l'étranger, les reven-
dications actuelles de l'Angleterre le prouvent
assez, mais même au Parlement belge, la loi
coloniale stipulant qu'une loi spéciale déterminera
les règles relatives aux concessions de biens
domaniaux, de chemins de fer et de mines. Il
s'agirait donc simplement de l'allocation à ces
sociétés de terres réellement vacantes, ne dépen-
dant d'aucune communauté indigène, concédées
pour l'établissement de cultures et de factoreries,
et sans aucun privilège. Quant aux mines, on a
prétendu qu'il n'en reste presque plus de dispo-
nibles, 238 millions d'hectares ayant été concédés,
sur 245. La Belgique maritime et coloniale s'élève
contre cette assertion. D'après elle, le décret du
3 juin 1906 a donné à la Société internationale,
foncière et minière le droit de faire des recherches,
pendant six ans, dans la partie située au Sud du
5e parallèle méridional, ainsi que dans toute l'éten-
due des terres de la couronne, et, pendant douze
ans, dans la partie située au Nord. Les mines
découvertes, ou quelques-unes d'entre elles,
seront exploitées par cette société, mais seule-
ment durant les périodes de temps susdites, et
sous- réserve de tous les droit» des indigènes ou
des tiers, ainsi que des avantages concédés par
le contrat à l'Etat et à la fondation de la cou-
ronne.
Le discours de Léopold a naturellement provo-
qué beaucoup de commentaires. Une interpella-
tion sur ce sujet, à la Chambre, a été annoncée.
On s'est demanda, tout d'abord, si le contenu de
ce discours n'était que l'expression des idées per-
sonnelles de Léopold, qu'il n'aurait pas commu-
niquées, au préalable, à ses ministres. Journal
de Bruxelles a répondu à cette supposition en
disant qu'il était inexact que le gouvernement
n'ait pas eu connaissance du discours royal, ou
n'en ait eu connaissance qu'au moment même
où il allait être prononcé. L'interpellation, si elle
a lieu, fournira, à ce sujet, les éclaircissements
désirables.
Le Memorandum belge du 12 mars et la
Note anglaise du 11 juin. — Ces deux docu-
ments viennent d'être publiés dans le nouveau
Livre Blanc anglais. Le Mouvement géographique
en donne l'analyse suivante.
Le mémorandum belge duH2 mars répond au
mémorandum anglais du 4 novembre 1908. Aux
représentations du gouvernement britannique se
plaignant qu'on ne lui eût fourni aucune indica-
tion sur le détail et la mise à exécution des
réformes demandées, il réplique en alléguant le
trop court délai écoulé depuis l'annexion. Sur la
question de l'attribution des terres aux commu-
nautés indigènes, le gouvernement de Bruxelles
estime qu'il y a lieu, dans l'application du décret
du 3 juin 1906, de tenir compte à la fois des cir-
constances de fait actuelles, nombre des habi-
tants, procédés de culture, etc., et des nécessités
d'avenir. « D'autres mesures, dont l'administra-
tion coloniale poursuit l'étude, ajoute-t-il, auraient.
pour résultat de faire bénéficier les indigènes,
pour une plus large part encore, de la misé -en
valeur de la colonie. » Au sujet de l'interprétation
des traités qui liaient l'Etat indépendant en ma-.
tière commerciale, le gouvernement anglais
demandait que toutes les divergences d'opinion
entré Bruxelles et Londres fussent soumises au
tribunal de La Haye. Le gouvernement belge pro-
teste contre l'obligation de ce recours, lequel est
facultatif pour les autres puissances possession-
nées dans le bassin conventionnel du Congo, et ne
consent à se soumettre à l'arbitrage que si les
autres puissances intéressées consentent d'avance
à intervenir au procès ou à accepter, pour leurs
possessions, l'interprétation donnée par la sen-
tence arbitrale. Mais il persiste à penser que la
quer, au Congo, les principes de la liberté com-
merciale, ils espèrent bien que ce régime vaudra
à leurs produits, dans les autres colonies, des
compensations équitables. A son tour, le roi s'est
plaint de voir s'élever partout des barrières doua-
nières et les débouchés se fermer de plus en plus.
Il s'agit donc, dans l'intérêt pressant de l'indus-
trie belge, de créer au dehors de nouvelles rela-
tions commerciales, dont le port d'Anvers béné-
ficiera. Le désir de Léopôld est que celui-ci de-
vienne le premier port du continent européen.
Suivant lui, la première de ces « nécessités natio-
nales urgentes » est la création d'une marine
belge. Au 31 décembre 1908, Anvers possédait,
- sous pavillon national, 86 navires, avec 157.000
tonnes; cette flotte n'a augmenté, en quinze ans,
que de 33 unités et de 86.650 tonnes, progression
bien minime en comparaison de celle du com-
merce extérieur de la Belgique, qui atteint plus
de 6 milliards de francs. Puissance industrielle
et coloniale, cet Etat doit devenir aussi, selon le
vœu de Léopold, une. puissance marchande. Mais
de quel côté les Belges tourneront-ils, de préfé-
rence, leur activité? C'est avec l'Amérique du
Sud, l'Ortent et l'Extrême-Orient que le roi pro-
pose de créer de bonnes lignes de navigation. La
Chine particulièrement s'offre à eux comme un
remarquable champ d'action. Seulement, au dire
de Léopold, les Belges y sont exclus des travaux
publics, parce qu'ils n'y possèdent pas d'éta-
blissements financiers pouvant * consentir des
emprunts au gouvernement chinois. Il convient
donc, et c'est le second point du programme
royal, de- constituer là-bas des organismes belges
de banque et de crédit. Mais comment susciter
la fondation de ces sociétés de navigation et de
ces sociétés financières? Où trouver les avantages,
les sources de bénéfices à offrir aux promoteurs
de ces entreprises ? Au Congo, répond Léopold II.
Pourquoi, dit-il, ne leur attribuerait-on pas cer-
taines quantités d'hectares, ou certaines mines?
La colonie, elle aussi, y gagnerait, car les exploi-
tations seront frappées d'impôts, qui augmente-
ront les ressources du budget colonial.
Ces propositions auraient besoin d'être préci-
sées. Lorsque le roi parle de concessions territo-
riales, il n'entend pas, sans doute,.des monopoles,
car, ainsi que le fait observer le Mouvement géo-
graphique, un tel projet rencontrerait une forte
opposition, non seulement à l'étranger, les reven-
dications actuelles de l'Angleterre le prouvent
assez, mais même au Parlement belge, la loi
coloniale stipulant qu'une loi spéciale déterminera
les règles relatives aux concessions de biens
domaniaux, de chemins de fer et de mines. Il
s'agirait donc simplement de l'allocation à ces
sociétés de terres réellement vacantes, ne dépen-
dant d'aucune communauté indigène, concédées
pour l'établissement de cultures et de factoreries,
et sans aucun privilège. Quant aux mines, on a
prétendu qu'il n'en reste presque plus de dispo-
nibles, 238 millions d'hectares ayant été concédés,
sur 245. La Belgique maritime et coloniale s'élève
contre cette assertion. D'après elle, le décret du
3 juin 1906 a donné à la Société internationale,
foncière et minière le droit de faire des recherches,
pendant six ans, dans la partie située au Sud du
5e parallèle méridional, ainsi que dans toute l'éten-
due des terres de la couronne, et, pendant douze
ans, dans la partie située au Nord. Les mines
découvertes, ou quelques-unes d'entre elles,
seront exploitées par cette société, mais seule-
ment durant les périodes de temps susdites, et
sous- réserve de tous les droit» des indigènes ou
des tiers, ainsi que des avantages concédés par
le contrat à l'Etat et à la fondation de la cou-
ronne.
Le discours de Léopold a naturellement provo-
qué beaucoup de commentaires. Une interpella-
tion sur ce sujet, à la Chambre, a été annoncée.
On s'est demanda, tout d'abord, si le contenu de
ce discours n'était que l'expression des idées per-
sonnelles de Léopold, qu'il n'aurait pas commu-
niquées, au préalable, à ses ministres. Journal
de Bruxelles a répondu à cette supposition en
disant qu'il était inexact que le gouvernement
n'ait pas eu connaissance du discours royal, ou
n'en ait eu connaissance qu'au moment même
où il allait être prononcé. L'interpellation, si elle
a lieu, fournira, à ce sujet, les éclaircissements
désirables.
Le Memorandum belge du 12 mars et la
Note anglaise du 11 juin. — Ces deux docu-
ments viennent d'être publiés dans le nouveau
Livre Blanc anglais. Le Mouvement géographique
en donne l'analyse suivante.
Le mémorandum belge duH2 mars répond au
mémorandum anglais du 4 novembre 1908. Aux
représentations du gouvernement britannique se
plaignant qu'on ne lui eût fourni aucune indica-
tion sur le détail et la mise à exécution des
réformes demandées, il réplique en alléguant le
trop court délai écoulé depuis l'annexion. Sur la
question de l'attribution des terres aux commu-
nautés indigènes, le gouvernement de Bruxelles
estime qu'il y a lieu, dans l'application du décret
du 3 juin 1906, de tenir compte à la fois des cir-
constances de fait actuelles, nombre des habi-
tants, procédés de culture, etc., et des nécessités
d'avenir. « D'autres mesures, dont l'administra-
tion coloniale poursuit l'étude, ajoute-t-il, auraient.
pour résultat de faire bénéficier les indigènes,
pour une plus large part encore, de la misé -en
valeur de la colonie. » Au sujet de l'interprétation
des traités qui liaient l'Etat indépendant en ma-.
tière commerciale, le gouvernement anglais
demandait que toutes les divergences d'opinion
entré Bruxelles et Londres fussent soumises au
tribunal de La Haye. Le gouvernement belge pro-
teste contre l'obligation de ce recours, lequel est
facultatif pour les autres puissances possession-
nées dans le bassin conventionnel du Congo, et ne
consent à se soumettre à l'arbitrage que si les
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à intervenir au procès ou à accepter, pour leurs
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