Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 avril 1911 15 avril 1911
Description : 1911/04/15 (A11,N7). 1911/04/15 (A11,N7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743210m
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DEPECHE COLONIALE ILLUSTREE 75
travailleurs qu'on est parvenu à embaucher
et à garder po.ur le.s travaux de la voie ferrée,
les mines et la navigation. Quelques-uns
font des boys passables. J'en eus un, à mon
service, pendant mon séjour là-bas, adroit
comme un. singe, et tout è. fait intel-
ligent. Il était une exception, dois-je
ajouter. Les Bakongos offrent cette
particularité bizarre de s'enlever, dès
leur jeune âge, les incisives.
Au Pool, commence le pays batéké
qui occupe, avec le peu fertile pla-
teau du mome nom. tout le pays com-
pris depuis la haute Lebagui jusqu'à
la basse Le,fini, qui les sépare des
Abomas. Les Achikoll S sont installés
dans la vallée du Pama, dans la
ha ute Alima.
Les Bafourous peuplent l'immense
delta constitué par la réunion de ceux
de l'Alima, la Likouala-Mossaka, la
Sanga et la Likouala-aux-Herbes ; les
Obas sont établis entre la haute Alima
et la haute Likouala-Mossaka.
Ces races, généralement assez ro-
bustes, ne sont pas absolument inap-
tes au travail ; cela dit sans prétendre
uu'elles le -recherchent... On Deut ce-
pendant en tirer quelque parti dans les facto-
reries, les posbes à bois, et sur les bateaux.
Elles sont de caractère plutôt pacifique.
Sans doute, par contre, est-ce à cela qu'il faut
attribuer leur régression progressive devant
la lente, mais considérable invasion pahouine,
dont les Sangas-Sangas, que l'on rencontre à
partir de Molembé, représentent un des pre-
miers rameaux, et dont l'importante agglo-
mération indigène d'Ouesso constitue le cen-
tre principal.
Type de Batéké
Les Sangas-Sangas, communément appelés
Bissangas, offrent un caractère nettement
tranché. Grands, bien découplés, les cheveux
soigneusement ordonnés en bandeaux tressés
autour du front, les reins ceints d'un pagne
noué en forme de courte culotte, les dents tail-
lées en pointe, ce qui contribue à donner à
leurs traits déjà durs une expression.de sin-
gulière férocité, ceux-là sont essentiellement
des guerriers. Leurs tatouages, formés de sail-
lies cutanées, sont remarquables. Les femmes,
parfois assez gracieuses, portent sur chaque
face du corps un pagne rigi-de, constitué par
deux petits parineauxplacés très bas, d'un effet
bizarre. De hauts bracelets, formés d'un fil de
laiton contourné en spirale, enserrent l'avant-
bras et les jambes de la plupart d'entre elles.
Un laps de temps s'écoulera longtemps
encore, vraisemblablement, 'avant que nous
puissions, non seulement faire de cette race
des auxiliaires de notre action économique,
mais même des sujets acceptant notre inter-
vention, en dehors des points situés dans le
contact, immédiat de nos postes.
Sur la rive gauche de la Sanga, au-dessus
cl'Ouessp, les Babengays occupent la région
bordée à l'ouest par la Motaba, affluent de
l'Oubangui.
Au nord, les Bayas sont établis aux confins
Coiffures de Balalis
du Cameroon et (le TOubangui-Chari, dans la
partie qui s'étend de Koundé à Carnot, tandis
que les Mandjis partent du M'Bali, vers
Dendé, pour déborder au nord-est; dans le
Chari jusqu'à Fort-Crampel.
En remontant l'Oubangui on trouve, à par-
tir d'Jbeplus inférieures de l'Afrique Equatoriale.
« Le Bondjo est un ventre », a dit M. F. Rou-
get, dans un important ouvrage consacré à
l'Afrique Equatoriale française.
C'est, en effet, à peu près tout ce qu'on
peut dire de ces gens, chez lesquels les fem-
mes, pour la plupart le col étranglé d'un pe-
sant cardan de cuivre rivé, les jambes et les
bras re-couverls de lourdes spirales de fil de
laiton, une épaisse ceinture composée de cor-
delettes de fibre retombant, au tour de la taille,
sont bien un des exemplaires les plus repous-
sants de l'espèce humaine.
Le gros bourg de Bétou et le village de
Konga, tout près de Bangui, sont les princi-
paux centres indigènes de cette région.
Les Bondjos seront les dernières de ces peu-
Type de Batéké.
plades à parvenir à un semblant d'assimila-
tion, parmi ces primitifs.
Ni art, ni architecture, ni écriture, chez
tous ces Noirs.
Leurs c-royances religieuses s'arrêtent à
quelques pratiques fétichistes. Leur concep-
tion de l'habitat ne va pas au delà de la mi-
sérable et éphémère hutte en branchages. Ils
ne sont pas nomades ; ils sont errants-. Et
leurs déplacements dans la brousse &ont su-
bordonnés à maintes causes où leurs
rapports avec notre administration,
leur état sanitaire, leurs relations
avec les villages voisins jouent un
rôle déterminant.
Un minimum de cultures, le plus
souvent éparpillées dans un certain
périmètre autour du village, pour
éviter le pillage par les vodsins, et
assurer la mobilité de leur lieu de ré-
sidence ; cultures où le manioc joue,
avec la banane, le principal rôle,
parce qu'elles demandent peu de tra-
vail et pas. de soins.
Tous ces peuples, à l'exception des
Loangos et, depuis longtemps déjà,
des Bakongos, sont anthropophages.
Ils s'en cachent de nous, là où nous
possédons des postes
Ailleurs, ils se soustraient comme
ils l'entendent à notre surveillance, et leurs
abominables pratiques, tantôt fétichistes, tan-
tôt guerrières, tantôt simplement « culinai-
res », ont conservé leur force. Seuls ceux qui
Type de Balalis
connaissent ces pays savent ce qu'il nous fau-
dra de temps et d'efforts pour venir à bout de
ces moeurs dont le caractère ancestral accen-
tue la prédominance.
Les Missions catholiques et protestantes —
ces dernières en minorité — ont fait et font
chaque jour de louables efforts pour essayer
de tirer ces races de leur sauvagerie, par
l'éducation religieuse.
Ce n'est pas une diminution de l'admi-
ration due au zèle et aux sacrifices des
missionnaires de dire que. en dehors de
quelques principes essentiels que leurs
ouailles sont susceptibles de s'assimiler par-
tiellement, seule l'éducation utilitaire, celle
qui permettra à ces cerveaux obscurcis de
seconder manuellement l'œuvre de civili-
sation entreprise en ces contrées, pourra, en
se conjuguant avec des éléments simplifiés
d'éducation religieuse, arriver à un résultat, à
la fois moral et matériel, dont profitera en
même temps le progrès, dont nous cher-
chons à faire bénéficier les Noirs et leur
pays.
travailleurs qu'on est parvenu à embaucher
et à garder po.ur le.s travaux de la voie ferrée,
les mines et la navigation. Quelques-uns
font des boys passables. J'en eus un, à mon
service, pendant mon séjour là-bas, adroit
comme un. singe, et tout è. fait intel-
ligent. Il était une exception, dois-je
ajouter. Les Bakongos offrent cette
particularité bizarre de s'enlever, dès
leur jeune âge, les incisives.
Au Pool, commence le pays batéké
qui occupe, avec le peu fertile pla-
teau du mome nom. tout le pays com-
pris depuis la haute Lebagui jusqu'à
la basse Le,fini, qui les sépare des
Abomas. Les Achikoll S sont installés
dans la vallée du Pama, dans la
ha ute Alima.
Les Bafourous peuplent l'immense
delta constitué par la réunion de ceux
de l'Alima, la Likouala-Mossaka, la
Sanga et la Likouala-aux-Herbes ; les
Obas sont établis entre la haute Alima
et la haute Likouala-Mossaka.
Ces races, généralement assez ro-
bustes, ne sont pas absolument inap-
tes au travail ; cela dit sans prétendre
uu'elles le -recherchent... On Deut ce-
pendant en tirer quelque parti dans les facto-
reries, les posbes à bois, et sur les bateaux.
Elles sont de caractère plutôt pacifique.
Sans doute, par contre, est-ce à cela qu'il faut
attribuer leur régression progressive devant
la lente, mais considérable invasion pahouine,
dont les Sangas-Sangas, que l'on rencontre à
partir de Molembé, représentent un des pre-
miers rameaux, et dont l'importante agglo-
mération indigène d'Ouesso constitue le cen-
tre principal.
Type de Batéké
Les Sangas-Sangas, communément appelés
Bissangas, offrent un caractère nettement
tranché. Grands, bien découplés, les cheveux
soigneusement ordonnés en bandeaux tressés
autour du front, les reins ceints d'un pagne
noué en forme de courte culotte, les dents tail-
lées en pointe, ce qui contribue à donner à
leurs traits déjà durs une expression.de sin-
gulière férocité, ceux-là sont essentiellement
des guerriers. Leurs tatouages, formés de sail-
lies cutanées, sont remarquables. Les femmes,
parfois assez gracieuses, portent sur chaque
face du corps un pagne rigi-de, constitué par
deux petits parineauxplacés très bas, d'un effet
bizarre. De hauts bracelets, formés d'un fil de
laiton contourné en spirale, enserrent l'avant-
bras et les jambes de la plupart d'entre elles.
Un laps de temps s'écoulera longtemps
encore, vraisemblablement, 'avant que nous
puissions, non seulement faire de cette race
des auxiliaires de notre action économique,
mais même des sujets acceptant notre inter-
vention, en dehors des points situés dans le
contact, immédiat de nos postes.
Sur la rive gauche de la Sanga, au-dessus
cl'Ouessp, les Babengays occupent la région
bordée à l'ouest par la Motaba, affluent de
l'Oubangui.
Au nord, les Bayas sont établis aux confins
Coiffures de Balalis
du Cameroon et (le TOubangui-Chari, dans la
partie qui s'étend de Koundé à Carnot, tandis
que les Mandjis partent du M'Bali, vers
Dendé, pour déborder au nord-est; dans le
Chari jusqu'à Fort-Crampel.
En remontant l'Oubangui on trouve, à par-
tir d'Jbe
« Le Bondjo est un ventre », a dit M. F. Rou-
get, dans un important ouvrage consacré à
l'Afrique Equatoriale française.
C'est, en effet, à peu près tout ce qu'on
peut dire de ces gens, chez lesquels les fem-
mes, pour la plupart le col étranglé d'un pe-
sant cardan de cuivre rivé, les jambes et les
bras re-couverls de lourdes spirales de fil de
laiton, une épaisse ceinture composée de cor-
delettes de fibre retombant, au tour de la taille,
sont bien un des exemplaires les plus repous-
sants de l'espèce humaine.
Le gros bourg de Bétou et le village de
Konga, tout près de Bangui, sont les princi-
paux centres indigènes de cette région.
Les Bondjos seront les dernières de ces peu-
Type de Batéké.
plades à parvenir à un semblant d'assimila-
tion, parmi ces primitifs.
Ni art, ni architecture, ni écriture, chez
tous ces Noirs.
Leurs c-royances religieuses s'arrêtent à
quelques pratiques fétichistes. Leur concep-
tion de l'habitat ne va pas au delà de la mi-
sérable et éphémère hutte en branchages. Ils
ne sont pas nomades ; ils sont errants-. Et
leurs déplacements dans la brousse &ont su-
bordonnés à maintes causes où leurs
rapports avec notre administration,
leur état sanitaire, leurs relations
avec les villages voisins jouent un
rôle déterminant.
Un minimum de cultures, le plus
souvent éparpillées dans un certain
périmètre autour du village, pour
éviter le pillage par les vodsins, et
assurer la mobilité de leur lieu de ré-
sidence ; cultures où le manioc joue,
avec la banane, le principal rôle,
parce qu'elles demandent peu de tra-
vail et pas. de soins.
Tous ces peuples, à l'exception des
Loangos et, depuis longtemps déjà,
des Bakongos, sont anthropophages.
Ils s'en cachent de nous, là où nous
possédons des postes
Ailleurs, ils se soustraient comme
ils l'entendent à notre surveillance, et leurs
abominables pratiques, tantôt fétichistes, tan-
tôt guerrières, tantôt simplement « culinai-
res », ont conservé leur force. Seuls ceux qui
Type de Balalis
connaissent ces pays savent ce qu'il nous fau-
dra de temps et d'efforts pour venir à bout de
ces moeurs dont le caractère ancestral accen-
tue la prédominance.
Les Missions catholiques et protestantes —
ces dernières en minorité — ont fait et font
chaque jour de louables efforts pour essayer
de tirer ces races de leur sauvagerie, par
l'éducation religieuse.
Ce n'est pas une diminution de l'admi-
ration due au zèle et aux sacrifices des
missionnaires de dire que. en dehors de
quelques principes essentiels que leurs
ouailles sont susceptibles de s'assimiler par-
tiellement, seule l'éducation utilitaire, celle
qui permettra à ces cerveaux obscurcis de
seconder manuellement l'œuvre de civili-
sation entreprise en ces contrées, pourra, en
se conjuguant avec des éléments simplifiés
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la fois moral et matériel, dont profitera en
même temps le progrès, dont nous cher-
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