Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1909 30 septembre 1909
Description : 1909/09/30 (A9,N18). 1909/09/30 (A9,N18).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9742840h
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
30 Septembre 1909 (9" Annéo, N° 18).
Adresse télégrahique : Depionale-Paris.
Code Français AZ
Directeur: J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
19, Rue Saint-Georges, Paris
T.>]pn'flnne: 157-47
république Dominicaine
Son présent, son avenir
[texte_manquant]
v République Dominicaine n'est pas
.suffisamment connue en France. Les
événements qui s'y passent, ne nous
parviennent (file par des communi-
qués souvent inexacts ou exagères et quel-
quefois tendancieux. Elle vient de subir.
S. E. DON RAMON CACERES, PRÉSIDENT
DE LA RÉPUBLIQUE
durant ces dernières années, de tels chan-
gements tant au point de vue politique qu'au
point de vue économique, qu'elle mérite au-
jourd'hui notre sérieuse attention.
J'ai passé plusieurs années à Santo-Domin-
go. Ce pays m'a très vivement intéressé et
je crois satisfaire la curiosité légitime du
grand public, en lui en donnant avec une
entière impartialité un aperçu digne de foi
et, conforme à l'actualité. Mais, tout d'abord,
qu'il me soit permis de fixer d'une façon
précise quelques points restés encore vagues
clans l'esprit d'un grand nombre de mes
compatriotes, sur la position qu'occupe la
République Dominicaine dans l'île de Saint-
Domingue.
L'île de Saint Dominguc est partagée entre
deux Etats indépendants parfaitement dis-
tincts : la République de Haïti à l'ouest et la
République Dominicaine à l'est.
La première, qui couvre un tiers de la
superficie totale de l'ile, fut longtemps occu-
pée par des colons français ; elle est donc
de langue française, et le peuple, qui appar-
tient presque entièrement à la race noire,
parle un patois créole-français, assez sem-
blable à celui employé dans nos possessions
des Antilles. La seconde, qui a subi pendant
plusieurs siècles la domination espagnole et
qu'habite presque entièrement la race
blanche, est de langue espagnole. Le peuple
y parle le castillan presque pur. Elle absorbe
les deux tiers de l'île, soit environ 60.000 ki-
lomètres carrés.
Limites
La République Dominicaine a pour limites :
à l'ouest la République de Haïti, au nord
l'océan Atlantique, à l'est le canal de la Mona
qui la sépare de Porto-Rico et au sud la mer
des Caraïbes ou des Antilles.
Situation
Comprise entre le 17°36 et le 19°58 de lati-
tude nord et le 70°39 et le 74°51 de longitude
ouest du méridien de Paris, elle se trouve
située presque au centre de l'archipel des
Antilles.
On sait que les Antilles, qui comptent par-
mi les pays les plus riches des tropiques, sont
encore très loin d'être exploitées en propor-
tion de ce qu'elles peuvent produire. Notam-
ment dans l'île de Saint-Domingue qui, par
son sol abondamment arrosé, par la diver-
sité de ses terres favorables à la plus grande
variété de cultures, pourrait fournir a l'ac-
l ivité européenne un champ d'exploitation si
vaste et si rémunérateur, la population est rare
et les espaces restés incultes sont immenses.
A quoi tient cette situation inférieure d'une
République qui pourrait tenir un rang éco-
nomique supérieur ? A i'élat de troubles poli-
tiques dans lequel elle a vécu jusqu'à ces
dernières années. Un tableau très succinct
des révolutions qui l'ont agitée, montrera à
quel degré d'affaiblissement ces révolutions
l'avaient amenée avant la convention domi-
HIPPOLYTE FRANDIN, CONSUL GÉNÉRAL,
MINISTRE RÉSIDENT DE FRANCE
Ilicuno-américaine du 8 février J907 et la
nouvelle Constitution du 22 février 1908.
Notes historiques
Depuis le G décembre 1492, jour où Chris-
-5
CARLOS MORALES, EX-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
INITIATEUR
DE LA CONVENTION DOMINICANO-AMÉRICAINE
tophe Colomb y débarqua, l'île de Saint-Do-
mingue ne cesse d'être le théâtre d'intrigues
de tous genres, d'attaques diverses et de
révolutions sans cesse renaissantes.
.le ne citerai que les dates des événements
les plus marquants :
Arrestation de Christophe Colomb en 1500.
Expédition anglaise du contre-amiral Drake
(15S6,.
Expédition des Boucaniers (1630).
Nouvelle expédition anglaise sous Crom-
well (1654).
Les Français colonisent la partie est de
l'île (Haïti) à partir de 1625.
Leur territoire est reconnu comme colonie
française par le traité de Ryswick (1697).
La colonie espagnole de l'île est incorporée
à la colonie française par le traité de Bàle
1795).
Prise de possession de la colonie espagnole,
au nom de la France, par Toussaint Louver-
ture, le 29 janvier 1801.
Proclamation de l'indépendance de l'île par
Dessalines, le 1er janvier 1804.
Retour de l'ancienne colonie espagnole à
l'Espagne, le 9 juillet 1809.
Proclamation d'indépendance sous le dra-
peau colombien, le 12 décembre 1821.
Retour à la domination haïtienne sous la
présidence du général Boyer (1822).
Les Dominicains restent incorporés à Haïti
ILLUSTRÉE
30 Septembre 1909 (9" Annéo, N° 18).
Adresse télégrahique : Depionale-Paris.
Code Français AZ
Directeur: J.-PAUL TROUILLET
Bureaux :
19, Rue Saint-Georges, Paris
T.>]pn'flnne: 157-47
république Dominicaine
Son présent, son avenir
[texte_manquant]
v République Dominicaine n'est pas
.suffisamment connue en France. Les
événements qui s'y passent, ne nous
parviennent (file par des communi-
qués souvent inexacts ou exagères et quel-
quefois tendancieux. Elle vient de subir.
S. E. DON RAMON CACERES, PRÉSIDENT
DE LA RÉPUBLIQUE
durant ces dernières années, de tels chan-
gements tant au point de vue politique qu'au
point de vue économique, qu'elle mérite au-
jourd'hui notre sérieuse attention.
J'ai passé plusieurs années à Santo-Domin-
go. Ce pays m'a très vivement intéressé et
je crois satisfaire la curiosité légitime du
grand public, en lui en donnant avec une
entière impartialité un aperçu digne de foi
et, conforme à l'actualité. Mais, tout d'abord,
qu'il me soit permis de fixer d'une façon
précise quelques points restés encore vagues
clans l'esprit d'un grand nombre de mes
compatriotes, sur la position qu'occupe la
République Dominicaine dans l'île de Saint-
Domingue.
L'île de Saint Dominguc est partagée entre
deux Etats indépendants parfaitement dis-
tincts : la République de Haïti à l'ouest et la
République Dominicaine à l'est.
La première, qui couvre un tiers de la
superficie totale de l'ile, fut longtemps occu-
pée par des colons français ; elle est donc
de langue française, et le peuple, qui appar-
tient presque entièrement à la race noire,
parle un patois créole-français, assez sem-
blable à celui employé dans nos possessions
des Antilles. La seconde, qui a subi pendant
plusieurs siècles la domination espagnole et
qu'habite presque entièrement la race
blanche, est de langue espagnole. Le peuple
y parle le castillan presque pur. Elle absorbe
les deux tiers de l'île, soit environ 60.000 ki-
lomètres carrés.
Limites
La République Dominicaine a pour limites :
à l'ouest la République de Haïti, au nord
l'océan Atlantique, à l'est le canal de la Mona
qui la sépare de Porto-Rico et au sud la mer
des Caraïbes ou des Antilles.
Situation
Comprise entre le 17°36 et le 19°58 de lati-
tude nord et le 70°39 et le 74°51 de longitude
ouest du méridien de Paris, elle se trouve
située presque au centre de l'archipel des
Antilles.
On sait que les Antilles, qui comptent par-
mi les pays les plus riches des tropiques, sont
encore très loin d'être exploitées en propor-
tion de ce qu'elles peuvent produire. Notam-
ment dans l'île de Saint-Domingue qui, par
son sol abondamment arrosé, par la diver-
sité de ses terres favorables à la plus grande
variété de cultures, pourrait fournir a l'ac-
l ivité européenne un champ d'exploitation si
vaste et si rémunérateur, la population est rare
et les espaces restés incultes sont immenses.
A quoi tient cette situation inférieure d'une
République qui pourrait tenir un rang éco-
nomique supérieur ? A i'élat de troubles poli-
tiques dans lequel elle a vécu jusqu'à ces
dernières années. Un tableau très succinct
des révolutions qui l'ont agitée, montrera à
quel degré d'affaiblissement ces révolutions
l'avaient amenée avant la convention domi-
HIPPOLYTE FRANDIN, CONSUL GÉNÉRAL,
MINISTRE RÉSIDENT DE FRANCE
Ilicuno-américaine du 8 février J907 et la
nouvelle Constitution du 22 février 1908.
Notes historiques
Depuis le G décembre 1492, jour où Chris-
-5
CARLOS MORALES, EX-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
INITIATEUR
DE LA CONVENTION DOMINICANO-AMÉRICAINE
tophe Colomb y débarqua, l'île de Saint-Do-
mingue ne cesse d'être le théâtre d'intrigues
de tous genres, d'attaques diverses et de
révolutions sans cesse renaissantes.
.le ne citerai que les dates des événements
les plus marquants :
Arrestation de Christophe Colomb en 1500.
Expédition anglaise du contre-amiral Drake
(15S6,.
Expédition des Boucaniers (1630).
Nouvelle expédition anglaise sous Crom-
well (1654).
Les Français colonisent la partie est de
l'île (Haïti) à partir de 1625.
Leur territoire est reconnu comme colonie
française par le traité de Ryswick (1697).
La colonie espagnole de l'île est incorporée
à la colonie française par le traité de Bàle
1795).
Prise de possession de la colonie espagnole,
au nom de la France, par Toussaint Louver-
ture, le 29 janvier 1801.
Proclamation de l'indépendance de l'île par
Dessalines, le 1er janvier 1804.
Retour de l'ancienne colonie espagnole à
l'Espagne, le 9 juillet 1809.
Proclamation d'indépendance sous le dra-
peau colombien, le 12 décembre 1821.
Retour à la domination haïtienne sous la
présidence du général Boyer (1822).
Les Dominicains restent incorporés à Haïti
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