Titre : Togo Cameroun : magazine mensuel / présenté par l'Agence économique des territoires africains sous mandat
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : Agence économique des territoires africains sous mandat (Paris)
Date d'édition : 1931-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34407680f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1806 Nombre total de vues : 1806
Description : 01 décembre 1931 01 décembre 1931
Description : 1931/12/01-1931/12/31. 1931/12/01-1931/12/31.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique de l'Ouest
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Thème : Sciences sociales Collection numérique : Thème : Sciences sociales
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97328563
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-O3-1424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/07/2016
PRÉSENTATION
Le numéro (lue voici traite du commerce au Togo et
au Cameroun une étude historique des pratiques commer-
ciales des Douala avant l'occupation européenne, deux
études, psychologiques pourrait-on dire, l'une du client
indigène, l'autre du factorien-modèle, précèdent les exposés
techniques et les développements et graphiques consacrés
au mouvement commercial des deux territoires africains
que la France administre sous mandat.
1930 n'a pas été, à proprement parler, et quant aux
résultats d 'ensenible, l'année de la crise : certes, les pro-
duits du cru ont diminué de valeur : les cours ne sont jamais
établis par les pays producteurs, et au Togo et au Came-
roun comme ailleurs, la surproduction mondiale a été
cause, par l'avilissement des prix payés aux récoltes, de la
sous-consommation locale. Mais l'activité productrice
ne s y est pas ralentie et le tonnage des exportations a été
aussi favorable qu'en 1929. La crise se marquera plutôt
en 193I. Rien de désespéré, d'ailleurs ; la constitution
des Territoires peut résister et puis toute une série de
mesures et de restrictions sont opportunément intervenues,
cette année et l'année dernière, dues tant aux administra-
tions locales qu'aux entreprises privées. Période difficile
en tout cas dont il vaut mieux ajourner l'exposé à une
époque plus favorable quand le souvenir des mauvais jours
sera effacé : souhaitons que ce ne soit pas plus tard que
l'année prochaine et puissent, en 1932, à pareil moment
les vaches maigres avoir repris leur embonpoint.
La crise ? On a beaucoup disserté de ses causes. Citons
entre autres, cette explication qui, nous venant d'un syn-
dicat de commerçants de Hambourg, se rapporte plus
spécialement au commerce d'importation dans l'Ouest
africain.
Les prix insuffisants obtenus pour les principaux produits
bruts, prix qui sont allés jusqu'à descendre de 30 °n au-dessous
des anciens cours, ont considérablement affaibli le pouvoir d'achat
des populations d Afrique Occidentale. A cette diminution de la
puissance d achat a correspondu un stockage excessif, et même
parfois grotesque, de marchandises européennes.
La capacité d absorption de l'Afrique Occidentale pour ces
marchandises est 'souvent surestimée. Cela tient au développement
économique particulièrement grand, pris par certaines parties de
1 Afrique Occidentale au cours des dizaines d'années précédentes
et qui avait provoqué une élévation relativement rapide du pouvoir
de production et de celui de consommation. Contrairement à ce
qui s'est passé dans d'autres colonies nouvelles où le volume des
transactions commerciales n'a pas augmenté sensiblement Plus vite
que l'extension territoriale, l'utilisation des chemins de fer et des
routes pour automobiles dans des hinterlands déjà peuplés a fait
progresser, dans une 1nesure dont on ne pouvait pas se douter, la
puissance de production et celle de consommation limitées jusque-là
aux régions côtières. Par suite de l'allure excessivement rapide de
cette progression, on a conclu souvent que l'Afrique Occidentale
offrait des possibilités de débouchés illimités. -IIais, en raisonnant
ainsi, on oubliait que l'Afrique Occidentale, si on la compare par
exemple à lava, a une densité de population très faible et que ses
habitants ont des besoins extrêmement réduits. Depuis que les
régions d'Afrique Occidentale où des transactions commerciales
sont possibles ont été à peu près toutes ouvertes au commerce, les
limites des possibilités de débouchés apparaissent très nettement.
L'augmentation rapide du volume du commerce en Afrique Occi-
dentale au cours des cinquante dernières années a entraîné un
stockage excessif qui a eu, à son tour, des conséquences funestes.
Tant que les possibilités de débouchés se sont élargies, les stocks de
marchandises ont pu être écoulés. On s'est donc habitué à adopter
comme principe que « l'arrêt est un recul » et on a tout fait pour
aller encore davantage de l'avant. Les conséquences de l'application
de ce principe commercial se manifestent maintenant que le dévelop-
panent a dû ralentir son allure ou même s'arrêter. On peut dire,
en effet, qu'actuellement certaines colonies d'Afrique Occidentale
ont vu s'établir sur leur sol un beaucoup trop grand nombre de
succursales de maisons européennes de toutes importances. L'expres-
sion « derrière chaque palmier à huile une factorerie>, qui, autrefois,
fut vraie pour un temps dans les régions côtières du Cameroun,
peut s'appliquer aujourd'hui à presque tout le territoire de l'Alrique
Occidentale.
Il n'y a Plus aujourd'hui de motif particulier d'expansion de
ce genre pour le commerce. La dernière cause de développement
pour les affaires a été l'introduction de l'automobile en Afrique
Occidentale. Mais cette cause semble avoir atteint, elle aussi, le
point culminant de ses effets.
On ne peut espérer développer davantage le commerce en A frique
Occidentale, que si la population indigène augmente beaucoup, que
si des Européens s'y installent Plus nombreux, ou que si les besoins
de civilisation des indigènes augmentent notablement. Il ne faut
malheureusement pas s'attendre à voir intervenir prochainement
des modifications de ce genre.
Certes, les commerçants hambourgeois ne manquent
pas d'avoir raison. Mais leur exposé est incomplet du moins
pour ce qui concerne le Togo et le Cameroun ; pourquoi
en ces pays y a-t-il crise aux importations ? Parce que,
surtout, le pouvoir d'achat de nos territoires de l'Ouest-
Africain a diminué. Pourquoi a-t-il diminué ? Beaucoup
moins, croyons-nous, parce qu'il y a eu sur-stockage que
parce que les prix d'achat des produits locaux ont été
avilis. Certes, augmenter la population et, de la sorte,
l aire de la clientèle peut constituer un remède ; pourtant,
il faut considérer qu'à population augmentée correspon-
drait une production augmentée et si la consommation
des matières premières ne connaît pas, elle aussi, une exten-
sion parallèle, la crise portera sur des chiffres agrandis, et
persistera. Il y a donc d autres remèdes de réalisation
moins lointaine, et moins ample tels, la désinflation
du crédit, la discipline de la production, le règlement
des débouchés, la police des marchés mondiaux et, surtout,
l abaissement du prix des denrées importées et la révision
serrée des éléments du prix de revient des produits locaux.
— 441 —
Le numéro (lue voici traite du commerce au Togo et
au Cameroun une étude historique des pratiques commer-
ciales des Douala avant l'occupation européenne, deux
études, psychologiques pourrait-on dire, l'une du client
indigène, l'autre du factorien-modèle, précèdent les exposés
techniques et les développements et graphiques consacrés
au mouvement commercial des deux territoires africains
que la France administre sous mandat.
1930 n'a pas été, à proprement parler, et quant aux
résultats d 'ensenible, l'année de la crise : certes, les pro-
duits du cru ont diminué de valeur : les cours ne sont jamais
établis par les pays producteurs, et au Togo et au Came-
roun comme ailleurs, la surproduction mondiale a été
cause, par l'avilissement des prix payés aux récoltes, de la
sous-consommation locale. Mais l'activité productrice
ne s y est pas ralentie et le tonnage des exportations a été
aussi favorable qu'en 1929. La crise se marquera plutôt
en 193I. Rien de désespéré, d'ailleurs ; la constitution
des Territoires peut résister et puis toute une série de
mesures et de restrictions sont opportunément intervenues,
cette année et l'année dernière, dues tant aux administra-
tions locales qu'aux entreprises privées. Période difficile
en tout cas dont il vaut mieux ajourner l'exposé à une
époque plus favorable quand le souvenir des mauvais jours
sera effacé : souhaitons que ce ne soit pas plus tard que
l'année prochaine et puissent, en 1932, à pareil moment
les vaches maigres avoir repris leur embonpoint.
La crise ? On a beaucoup disserté de ses causes. Citons
entre autres, cette explication qui, nous venant d'un syn-
dicat de commerçants de Hambourg, se rapporte plus
spécialement au commerce d'importation dans l'Ouest
africain.
Les prix insuffisants obtenus pour les principaux produits
bruts, prix qui sont allés jusqu'à descendre de 30 °n au-dessous
des anciens cours, ont considérablement affaibli le pouvoir d'achat
des populations d Afrique Occidentale. A cette diminution de la
puissance d achat a correspondu un stockage excessif, et même
parfois grotesque, de marchandises européennes.
La capacité d absorption de l'Afrique Occidentale pour ces
marchandises est 'souvent surestimée. Cela tient au développement
économique particulièrement grand, pris par certaines parties de
1 Afrique Occidentale au cours des dizaines d'années précédentes
et qui avait provoqué une élévation relativement rapide du pouvoir
de production et de celui de consommation. Contrairement à ce
qui s'est passé dans d'autres colonies nouvelles où le volume des
transactions commerciales n'a pas augmenté sensiblement Plus vite
que l'extension territoriale, l'utilisation des chemins de fer et des
routes pour automobiles dans des hinterlands déjà peuplés a fait
progresser, dans une 1nesure dont on ne pouvait pas se douter, la
puissance de production et celle de consommation limitées jusque-là
aux régions côtières. Par suite de l'allure excessivement rapide de
cette progression, on a conclu souvent que l'Afrique Occidentale
offrait des possibilités de débouchés illimités. -IIais, en raisonnant
ainsi, on oubliait que l'Afrique Occidentale, si on la compare par
exemple à lava, a une densité de population très faible et que ses
habitants ont des besoins extrêmement réduits. Depuis que les
régions d'Afrique Occidentale où des transactions commerciales
sont possibles ont été à peu près toutes ouvertes au commerce, les
limites des possibilités de débouchés apparaissent très nettement.
L'augmentation rapide du volume du commerce en Afrique Occi-
dentale au cours des cinquante dernières années a entraîné un
stockage excessif qui a eu, à son tour, des conséquences funestes.
Tant que les possibilités de débouchés se sont élargies, les stocks de
marchandises ont pu être écoulés. On s'est donc habitué à adopter
comme principe que « l'arrêt est un recul » et on a tout fait pour
aller encore davantage de l'avant. Les conséquences de l'application
de ce principe commercial se manifestent maintenant que le dévelop-
panent a dû ralentir son allure ou même s'arrêter. On peut dire,
en effet, qu'actuellement certaines colonies d'Afrique Occidentale
ont vu s'établir sur leur sol un beaucoup trop grand nombre de
succursales de maisons européennes de toutes importances. L'expres-
sion « derrière chaque palmier à huile une factorerie>, qui, autrefois,
fut vraie pour un temps dans les régions côtières du Cameroun,
peut s'appliquer aujourd'hui à presque tout le territoire de l'Alrique
Occidentale.
Il n'y a Plus aujourd'hui de motif particulier d'expansion de
ce genre pour le commerce. La dernière cause de développement
pour les affaires a été l'introduction de l'automobile en Afrique
Occidentale. Mais cette cause semble avoir atteint, elle aussi, le
point culminant de ses effets.
On ne peut espérer développer davantage le commerce en A frique
Occidentale, que si la population indigène augmente beaucoup, que
si des Européens s'y installent Plus nombreux, ou que si les besoins
de civilisation des indigènes augmentent notablement. Il ne faut
malheureusement pas s'attendre à voir intervenir prochainement
des modifications de ce genre.
Certes, les commerçants hambourgeois ne manquent
pas d'avoir raison. Mais leur exposé est incomplet du moins
pour ce qui concerne le Togo et le Cameroun ; pourquoi
en ces pays y a-t-il crise aux importations ? Parce que,
surtout, le pouvoir d'achat de nos territoires de l'Ouest-
Africain a diminué. Pourquoi a-t-il diminué ? Beaucoup
moins, croyons-nous, parce qu'il y a eu sur-stockage que
parce que les prix d'achat des produits locaux ont été
avilis. Certes, augmenter la population et, de la sorte,
l aire de la clientèle peut constituer un remède ; pourtant,
il faut considérer qu'à population augmentée correspon-
drait une production augmentée et si la consommation
des matières premières ne connaît pas, elle aussi, une exten-
sion parallèle, la crise portera sur des chiffres agrandis, et
persistera. Il y a donc d autres remèdes de réalisation
moins lointaine, et moins ample tels, la désinflation
du crédit, la discipline de la production, le règlement
des débouchés, la police des marchés mondiaux et, surtout,
l abaissement du prix des denrées importées et la révision
serrée des éléments du prix de revient des produits locaux.
— 441 —
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.99%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.99%.
- Collections numériques similaires Madagascar Madagascar /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Madagascar" or dc.contributor adj "Madagascar")
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/122
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k97328563/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k97328563/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k97328563/f3.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k97328563
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k97328563
Facebook
Twitter