Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1899-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 mai 1899 01 mai 1899
Description : 1899/05/01 (A2,N13). 1899/05/01 (A2,N13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65625450
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
- 420 —
mettons les plants en place définitive, j'installe sur le jardin un
surveillant dans une case pour 4.060 caféiers ou 10.000 théiers
environ. Ce surveillant reste exclusivement affecté à l'entretien de
son jardin.
A plusieurs reprises, j'ai demandé aux autorités cantonales de
m'envoyer les plus misérables de chaque village pour les fixer défi-
nitivement au Dak Joppau ; je me suis toujours heurté à une force
complète d'inertie. Les chefs de canton, plutôt que de laisser venir
travailler librement les coolies, préfèrent nous les recruter à des
époques périodiques. Ceux de Tang-Phong changent tous les cinq
jours, ceux d'An-Kê toutes les semaines. Pour quelle raison? Je
ne trouve que celle-ci, c'est que chaque village est une collectivité
qui paie l'impôt, se garde et fait ses travaux publics ; chaque perte
d'un membre diminue la force de cette collectivité.
Cependant, j'ai réussi à installer deux familles dans les premiers
jardins. Comme elles sont tranquilles, j'en trouverai d'autres. Le
système de recrutement des coolies, tel qu'il fonctionne, nous satis-
fait pleinement ; mais si un second planteur venait s'installer dans
la région, la question de la main-d'œuvre deviendrait inquiétante.
Il n'y avait qu'une place à prendre et nous l'occupons. Nous le
regrettons, car le voisinage d'un compatriote, fût-ce à 20 kilo-
mètres, eût été bien agréable.
Il y a pléthore de coolies en plaine et l'on pourrait, semble-t-il,
en faire venir. Mais les campagnards ont une peur terrible de la
montagne, avec son eau qui tue. Le fait est que la malaria nous a
obligés de renvoyer, en 6 mois, 17 caïs ou boys. Sur un personnel
moyen de 9 individus, 3 sont morts des suites de leur maladie.
Quant à nous, notre santé est florissante. M. Delignon, qui venait
pour la première fois en Indo-Chine, est rentré indemne en France
après un séjour consécutif de 4 mois au Dak Joppau. Ne pouvant
me résoudre à me séparer de ma petite famille, je l'emmenai à
Dak Joppau, où la température plus douce (4° de moins qu'en
plaine) fit des miracles. En ce qui me concerne, j'attends toujours
mon premier accès de fièvre.
« Nos indigènes habitent des cases semblables aux nôtres, faites en
torchis revêtus de chaux et couvertes en paillottes. Mais ils négligent
toutes mesures prophylactiques ; ils ne se lavent pas, boivent, malgré
la pompe située près de leurs cases, de l'eau des ruisseaux moirée
de décompositions végétales, se vêtissent mal, ont froid la nuit, ne
mettons les plants en place définitive, j'installe sur le jardin un
surveillant dans une case pour 4.060 caféiers ou 10.000 théiers
environ. Ce surveillant reste exclusivement affecté à l'entretien de
son jardin.
A plusieurs reprises, j'ai demandé aux autorités cantonales de
m'envoyer les plus misérables de chaque village pour les fixer défi-
nitivement au Dak Joppau ; je me suis toujours heurté à une force
complète d'inertie. Les chefs de canton, plutôt que de laisser venir
travailler librement les coolies, préfèrent nous les recruter à des
époques périodiques. Ceux de Tang-Phong changent tous les cinq
jours, ceux d'An-Kê toutes les semaines. Pour quelle raison? Je
ne trouve que celle-ci, c'est que chaque village est une collectivité
qui paie l'impôt, se garde et fait ses travaux publics ; chaque perte
d'un membre diminue la force de cette collectivité.
Cependant, j'ai réussi à installer deux familles dans les premiers
jardins. Comme elles sont tranquilles, j'en trouverai d'autres. Le
système de recrutement des coolies, tel qu'il fonctionne, nous satis-
fait pleinement ; mais si un second planteur venait s'installer dans
la région, la question de la main-d'œuvre deviendrait inquiétante.
Il n'y avait qu'une place à prendre et nous l'occupons. Nous le
regrettons, car le voisinage d'un compatriote, fût-ce à 20 kilo-
mètres, eût été bien agréable.
Il y a pléthore de coolies en plaine et l'on pourrait, semble-t-il,
en faire venir. Mais les campagnards ont une peur terrible de la
montagne, avec son eau qui tue. Le fait est que la malaria nous a
obligés de renvoyer, en 6 mois, 17 caïs ou boys. Sur un personnel
moyen de 9 individus, 3 sont morts des suites de leur maladie.
Quant à nous, notre santé est florissante. M. Delignon, qui venait
pour la première fois en Indo-Chine, est rentré indemne en France
après un séjour consécutif de 4 mois au Dak Joppau. Ne pouvant
me résoudre à me séparer de ma petite famille, je l'emmenai à
Dak Joppau, où la température plus douce (4° de moins qu'en
plaine) fit des miracles. En ce qui me concerne, j'attends toujours
mon premier accès de fièvre.
« Nos indigènes habitent des cases semblables aux nôtres, faites en
torchis revêtus de chaux et couvertes en paillottes. Mais ils négligent
toutes mesures prophylactiques ; ils ne se lavent pas, boivent, malgré
la pompe située près de leurs cases, de l'eau des ruisseaux moirée
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