Presse et revues
34 pages
Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1899-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 mai 1899 01 mai 1899
Description : 1899/05/01 (A2,N13). 1899/05/01 (A2,N13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65625450
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
- 412 -
les pieds qui manquent : jeunes gens, jeunes filles, hommes et fem-
mes accourent nombreux et gais, bien résolus à s'amuser.
Le maître a planté dans le sol quatre, cinq ou six X de bambous
solidement liées au centre, puis, sur ces supports, il a posé un long
bambou, bien débarrassé de ses nœuds et bien uni. Les égreneurs
et les égreneuses se mettent de chaque côté de cet appui et, les
mains posées sur le bambou horizontal, égrenent, en les retournant
avec les pieds et en frottant les panicules et les pailles les unes sur
les autres, les gerbes de paddy déliées que des hommes plus âgés
leur jettent en litière. Ce piétinage des pailles et des panicules, qui
a pour but l'égrenage des paddys, a nom le bên srauv ; quand la
gerbe, bien battue, n'est plus qu'un bouchon, l'égreneuse la repous-
se avec les pieds et la rejette derrière elle, ramène la gerbe nouvelle
qu'on lui jette toute déliée et recommence. Le grain s'amasse sous
les pieds, sous le bambou, entre les X, pendant que deux ou trois
hommes emportent la paille et la mettent en un gros tas, à quelques
mètres des travailleuses et des travailleurs. Les nuits des égrenailles
sont joyeuses, pleines de rires, à la lueur de la lune et des grands
feux de paille qu'on allume en deux endroits.
Quelquefois, le paddy n'est pas égrené avec les pieds, mais battu
(bok) sur un plan incliné. Voici comment on procède à ce genre
d'égrenage : deux bâtonnets, longs d'un demi-mètre, sont réunis par
l'une de leurs extrémités au moyen d'une corde de 15 centimètres
de longueur ; c'est le trabiet. On saisit la gerbe entre la corde et les
deux bâtonnets croisés et on la frappe sur une petite claie faite de
cinq bambous d'un faible diamètre, placés horizontalement dans le
sens de la longueur, mais sur un plan incliné dont la partie la plus
élevée se trouve du côté des batteurs ; ce plan incliné, fait de bam-
bous, est dit réan bok srauv. J'ai vu deux ou trois fois ces bambous
remplacés par une planche placée de la même manière.
D'autres fois, mais rarement, le paddy est foulé aux pieds de
buffles tournant autour d'un pieu auquel ils sont attachés par une
corde ; dans ce cas, un homme dirige l'attelage avec une cordelette
et une baguette à la main. On n'a guère recours à ce procédé d'égre-
nage parce qu'il est considéré comme hors des coutumes, étranger
au pays, injurieux pour la terre et malpropre, puisqu'il arrive sou-
vent que les buffles qu'on y emploie bousent sur les gerbes et sur
le paddy égrené.
Quand le paddy est égrené, les femmes le vannent, dès que le
les pieds qui manquent : jeunes gens, jeunes filles, hommes et fem-
mes accourent nombreux et gais, bien résolus à s'amuser.
Le maître a planté dans le sol quatre, cinq ou six X de bambous
solidement liées au centre, puis, sur ces supports, il a posé un long
bambou, bien débarrassé de ses nœuds et bien uni. Les égreneurs
et les égreneuses se mettent de chaque côté de cet appui et, les
mains posées sur le bambou horizontal, égrenent, en les retournant
avec les pieds et en frottant les panicules et les pailles les unes sur
les autres, les gerbes de paddy déliées que des hommes plus âgés
leur jettent en litière. Ce piétinage des pailles et des panicules, qui
a pour but l'égrenage des paddys, a nom le bên srauv ; quand la
gerbe, bien battue, n'est plus qu'un bouchon, l'égreneuse la repous-
se avec les pieds et la rejette derrière elle, ramène la gerbe nouvelle
qu'on lui jette toute déliée et recommence. Le grain s'amasse sous
les pieds, sous le bambou, entre les X, pendant que deux ou trois
hommes emportent la paille et la mettent en un gros tas, à quelques
mètres des travailleuses et des travailleurs. Les nuits des égrenailles
sont joyeuses, pleines de rires, à la lueur de la lune et des grands
feux de paille qu'on allume en deux endroits.
Quelquefois, le paddy n'est pas égrené avec les pieds, mais battu
(bok) sur un plan incliné. Voici comment on procède à ce genre
d'égrenage : deux bâtonnets, longs d'un demi-mètre, sont réunis par
l'une de leurs extrémités au moyen d'une corde de 15 centimètres
de longueur ; c'est le trabiet. On saisit la gerbe entre la corde et les
deux bâtonnets croisés et on la frappe sur une petite claie faite de
cinq bambous d'un faible diamètre, placés horizontalement dans le
sens de la longueur, mais sur un plan incliné dont la partie la plus
élevée se trouve du côté des batteurs ; ce plan incliné, fait de bam-
bous, est dit réan bok srauv. J'ai vu deux ou trois fois ces bambous
remplacés par une planche placée de la même manière.
D'autres fois, mais rarement, le paddy est foulé aux pieds de
buffles tournant autour d'un pieu auquel ils sont attachés par une
corde ; dans ce cas, un homme dirige l'attelage avec une cordelette
et une baguette à la main. On n'a guère recours à ce procédé d'égre-
nage parce qu'il est considéré comme hors des coutumes, étranger
au pays, injurieux pour la terre et malpropre, puisqu'il arrive sou-
vent que les buffles qu'on y emploie bousent sur les gerbes et sur
le paddy égrené.
Quand le paddy est égrené, les femmes le vannent, dès que le
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