Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1899-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 juin 1899 01 juin 1899
Description : 1899/06/01 (A2,N12). 1899/06/01 (A2,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6562544k
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2013
LA CULTURE DU RIZ AU CAMBODGE (1)
Les terres disponibles et qui peuvent être converties en rizières
sont considérables au Cambodge. On en trouve dans toutes les pro-
vinces qui, abandonnées depuis de longues années, des siècles
quelquefois, seraient d'une grande fécondité s'il se trouvait des la-
boureurs pour s'en emparer, les travailler, les ensemencer ou les
complanter. Il est facile de les reconnaître quelquefois aux talus
affaissés, à demi-détruits, qui les divisent; ce sont les terres aban-
données depuis vingt, trente et cinquante ans. D'autres, plus ancien-
nes, peuvent être reconnues à la platitude de leur étendue, à l'ap-
parence qu'elles ont d'avoir été autrefois défrichées avec soin et
cultivées si longtemps que les arbrisseaux n'y poussent plus. Il
m'est arrivé de les reconnaître encore moins rarement aux ruines
des canaux d'irrigation qu'on a, dans le passé, creusés pour elles et
très souvent aux noms anciens que les habitants leur donnent.
On peut dire, sans crainte de commettre une imprudence, que
les anciennes terres à paddy, que les anciennes rizières sont dix fois
plus nombreuses que les terres actuellement cultivées et que les
terres propres à la culture, mais qui n'ont jamais été ensemencées,
sont cinquante fois plus vastes encore.
Les guerres avec l'étranger — avec les Siamois surtout et les
Annamites — les milliers et milliers d'hommes emmenés prison-
niers au Siam par les généraux victorieux et qui mouraient par cen-
taines sur les routes, les guerres civiles souvent cruelles, l'insé-
curité, la misère, les épidémies ont rapidement dépeuplé le Cam-
bodge et de sept millions d'habitants qu'il avait, si j'en crois la
tradition, il est tombé à deux millions environ. Les grandes
villes de 50.000 (Sistor), de dix, douze, quinze, vingt et trente
mille habitants que Christoval de Jaque a connues en 1606 ont
disparu; Sâmbaur qui en avait 8.000 en 1844 n'en a pas 300
aujourd'hui. Mille villages qui comptaient 100, 200, et 300 maisons
sont maintenant réduits à 20, 30 et 50 : mille autres ont disparu et
ne sont plus représentés que par les rizières abandonnées dont
j'ai parlé plus haut, par les mares vaseuses ou desséchées qui
leur procuraient l'eau potable. Les vastes plaines de la province
de Kg-Svay, où cent temples anciens achèvent de se ruiner, mon-
(1) Par M. Adhémar Leclère, Résident de France à Kampot.
Les terres disponibles et qui peuvent être converties en rizières
sont considérables au Cambodge. On en trouve dans toutes les pro-
vinces qui, abandonnées depuis de longues années, des siècles
quelquefois, seraient d'une grande fécondité s'il se trouvait des la-
boureurs pour s'en emparer, les travailler, les ensemencer ou les
complanter. Il est facile de les reconnaître quelquefois aux talus
affaissés, à demi-détruits, qui les divisent; ce sont les terres aban-
données depuis vingt, trente et cinquante ans. D'autres, plus ancien-
nes, peuvent être reconnues à la platitude de leur étendue, à l'ap-
parence qu'elles ont d'avoir été autrefois défrichées avec soin et
cultivées si longtemps que les arbrisseaux n'y poussent plus. Il
m'est arrivé de les reconnaître encore moins rarement aux ruines
des canaux d'irrigation qu'on a, dans le passé, creusés pour elles et
très souvent aux noms anciens que les habitants leur donnent.
On peut dire, sans crainte de commettre une imprudence, que
les anciennes terres à paddy, que les anciennes rizières sont dix fois
plus nombreuses que les terres actuellement cultivées et que les
terres propres à la culture, mais qui n'ont jamais été ensemencées,
sont cinquante fois plus vastes encore.
Les guerres avec l'étranger — avec les Siamois surtout et les
Annamites — les milliers et milliers d'hommes emmenés prison-
niers au Siam par les généraux victorieux et qui mouraient par cen-
taines sur les routes, les guerres civiles souvent cruelles, l'insé-
curité, la misère, les épidémies ont rapidement dépeuplé le Cam-
bodge et de sept millions d'habitants qu'il avait, si j'en crois la
tradition, il est tombé à deux millions environ. Les grandes
villes de 50.000 (Sistor), de dix, douze, quinze, vingt et trente
mille habitants que Christoval de Jaque a connues en 1606 ont
disparu; Sâmbaur qui en avait 8.000 en 1844 n'en a pas 300
aujourd'hui. Mille villages qui comptaient 100, 200, et 300 maisons
sont maintenant réduits à 20, 30 et 50 : mille autres ont disparu et
ne sont plus représentés que par les rizières abandonnées dont
j'ai parlé plus haut, par les mares vaseuses ou desséchées qui
leur procuraient l'eau potable. Les vastes plaines de la province
de Kg-Svay, où cent temples anciens achèvent de se ruiner, mon-
(1) Par M. Adhémar Leclère, Résident de France à Kampot.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/35
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6562544k/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6562544k/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6562544k/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6562544k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6562544k