L'ÉLEVAGE DES VERS A SOIE DANS LA VALLÉE DU YALONG (Kien tchang, Chine Occidentale) (1)
On sait que la sériciculture, très en honneur en Chine, est une des plus anciennes industries de cet Empire. Malheureusement les méthodes inventées et mises en pratiqué, aux premiers âges de la soie, n'ont guère varié dans le cours des siècles, sont restées primitives. Je dirai même qu'elles sont pitoyables sous certains chefs : il n'y a point d'autre expression pour les qualifier. On en jugera par la suite. C'est un véritable gaspillage de richesses qui se fait, gaspil- lage qui prend des proportions inouïes, si l'on songe à l'étendue considérable des régions séricicoles du très vaste Empire. Il devient donc du plus-grand in- térêt de prendre en main cette question et de l'étudier sous un jour nouveau, à la lumière des belles découvertes pastoriennes. On atteint ainsi un double but : 10 On vient en aide à une immense population de paysans, de pauvres hères, dont une navrante misère ou, pour parler comme eux, le « pou k'éou tclie » (pas assez à manger), est la caractéristique de dure existence matérielle ; 2° on provoque un accroissement immédiat de la production de la soie et une amélio- ration de la qualité : l'industrie lyonnaise peut y trouver son compte. En outre, si l'on envisage la production du Sud-Ouest de la Chine, celle du Yunnan, ou de la grande province séricicole qui s'appelle « Setchouan », on en vient à penser qu'on peut trouver là, un article d'échange, par excellence, pour les cotonna- des, lainages, et autres produits que le Tonkin déversera, un jonr, au Yunnan et au Kientchang, au moins, par le chemin de fer Indochinois : d'heureuses transactions entre pays étrangers ; plus de bien-être pour tous. Je puis dire, toutefois, que c'est le côté philanthropique qui a pesé le plus dans la balance, quand le docteur Roux, Directeur de l'Institut Pasteur, à bien voulu me charger de faire une étude de la sériciculture chinoise (2). Mais je n'insiste pas sur ce point : le fils de Hân ne comprendrait pas. Il est incapable de croire à un acte de désintéressement pour la raison que pareille manifestation ne s'observe
(1) Cette étude, outre son intérêt propre, offre cette particularité d'être un des rares documents qui aient pu être sauvés de la mission de M. le Dr Legendre, dont la mort avait été annoncée, on s'en souvient, à la fin de 1911. Nous sommes d'autant plus heureux de la publier dans le Bulletin Economique de l'Indochine (N. D. L'I. C.)
(2) M. le Gouverneur Général Klobukowski, a bien voulu s'associer à cette tentative et].
Lambert, Directeur de la Station Séricicole de Montpellier, a mis beaucoup d'empressement à m'initier aux principes de là Sériciculture. !
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