Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (A16,N100)-1913/02/28. 1913/01/01 (A16,N100)-1913/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6534769w
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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- SOMMAIRE
Pages- .......... Page(s) .......... 11
- Renseignements:
- INDOCHINE, FRANCE ET COLONIES
- ÉTRANGER
— lOI -
(Kien pou té chée : la vue d'un serpent lui est intolérable), d'un lézard, d'un
cadavre humain (kien pou té se jen), ou seulement d'un passant qui a été en
présence d'un cadavra. Un grand danger, aussi pour le ver est d'entendre rouler
le tonnerre, de voir briller les éclairs : malheur sur lui et sur sa descendance,
s'il arrive jamais à perpétuer sa race. Malheur encore si une femme enceinte ou
ayant simplement ses règles, lui apporte la feuille de mûrier. C'est ainsi que
s'expliquent les phénomènes de contagion par hérédité. Il y a aussi les « in ki »,
odeurs pestilentielles mal définies, d'origine plus ou moins surnaturelle, effluves
dangereux, destructeurs de la vitalité des vers. L'Européen les sent partout, lui
ces odeurs : ce sont celles de la maison, d'une malpropreté rare ; celles du « puits
du ciel », cour centrale en contre-bas des pièces, où se jettent tous les débris de
la cuisine, où fermentent toutes sortes de déchets, au bord duquel se dressent
les seaux à vidange humaine. Il y a les odeurs de l'unique rue du petit village;
celles des immondices, eaux croupissantes où se vautrent les porcs. Il y a celles
des seaux point étanches qui sèment sur la voie de l'engrais humain. 11 y a.
Mais je n'en finirais pas. Pour combattre les « in ki », il y a bien des pratiques
superstitieuses, mais aussi certains moyens naturels plus efficaces. Ainsi on brûle
dans la maison des copeaux ou des rameaux de « péhisiang chou », cyprès odo-
rant qui pousse dans la haute montagne. On fait aussi flamber dans un bol du
« pe la tsieou », eau-de-vie où de la cire blanche végétale a été dissoute. On chasse
ainsi les « in ki » et on agit par la fumée sur les mouches (musca domestica) qui
foisonnent dans ces lieux mal tenus. L'emploi du « pé hsiang chou» a un certain
côté religieux ; c'est le bois précieux qu'on brûle devant les divinités, devant les
Poussah dont on a lieu de redouter la colère, devant les esprits générateurs de
« in ki ». On voit que l'action du Chinois brûlant du bois de cyprès est assez
complexe; comme dans tous ses actes, il s'y mêle quelque chose de superstitieux.
Ce ne serait point le connaître que de penser qu'ici son but est simplement de
faire, ce que nous appelons de la « désinfection »; « Pi in ki », détourner les
mauvaises odeurs, ou plutôt pour mieux traduire, détourner « les influences
néfastes », commander aux serpents, aux rats de ne point se montrer, supplier
le tonnerre de ne point rouler, l'éclair de ne point luire dans la nuit, voilà les
moyens infaillibles de garantir la santé du ver à soie, de le conduire sans
dommage au pied du rameau de chêne. Et si un petit coléoptère gris, dont
j'ignore le nom scientifique, vient apparaître parmi les branchages, a l'air de s'y
complaire, tout va pour le mieux ; le coconnage s'achèvera sans encombre.
Il devient inutile d'ajouter que dans la prévention des maladies du ver à soie,
c'est la superstition qui joue le grand rôle prophylactique : ces quelques
exemples le prouvent suffisamment. Il ne s'ensuit pas, toutefois, que l'éleveur
chinois n'accepterait pas nos procédés, se refuserait, dans la muscardine, par
exem l .1"
exemple, à utiliser nos moyens de désinfection. Il y verrait, au contraire, une
« imitation » des siens, et si les résultats étaient palpables, il adopterait
san.s peine nos procédés, sous la condition exprresse qu'ils ne seraient pas
onéreux.
(Kien pou té chée : la vue d'un serpent lui est intolérable), d'un lézard, d'un
cadavre humain (kien pou té se jen), ou seulement d'un passant qui a été en
présence d'un cadavra. Un grand danger, aussi pour le ver est d'entendre rouler
le tonnerre, de voir briller les éclairs : malheur sur lui et sur sa descendance,
s'il arrive jamais à perpétuer sa race. Malheur encore si une femme enceinte ou
ayant simplement ses règles, lui apporte la feuille de mûrier. C'est ainsi que
s'expliquent les phénomènes de contagion par hérédité. Il y a aussi les « in ki »,
odeurs pestilentielles mal définies, d'origine plus ou moins surnaturelle, effluves
dangereux, destructeurs de la vitalité des vers. L'Européen les sent partout, lui
ces odeurs : ce sont celles de la maison, d'une malpropreté rare ; celles du « puits
du ciel », cour centrale en contre-bas des pièces, où se jettent tous les débris de
la cuisine, où fermentent toutes sortes de déchets, au bord duquel se dressent
les seaux à vidange humaine. Il y a les odeurs de l'unique rue du petit village;
celles des immondices, eaux croupissantes où se vautrent les porcs. Il y a celles
des seaux point étanches qui sèment sur la voie de l'engrais humain. 11 y a.
Mais je n'en finirais pas. Pour combattre les « in ki », il y a bien des pratiques
superstitieuses, mais aussi certains moyens naturels plus efficaces. Ainsi on brûle
dans la maison des copeaux ou des rameaux de « péhisiang chou », cyprès odo-
rant qui pousse dans la haute montagne. On fait aussi flamber dans un bol du
« pe la tsieou », eau-de-vie où de la cire blanche végétale a été dissoute. On chasse
ainsi les « in ki » et on agit par la fumée sur les mouches (musca domestica) qui
foisonnent dans ces lieux mal tenus. L'emploi du « pé hsiang chou» a un certain
côté religieux ; c'est le bois précieux qu'on brûle devant les divinités, devant les
Poussah dont on a lieu de redouter la colère, devant les esprits générateurs de
« in ki ». On voit que l'action du Chinois brûlant du bois de cyprès est assez
complexe; comme dans tous ses actes, il s'y mêle quelque chose de superstitieux.
Ce ne serait point le connaître que de penser qu'ici son but est simplement de
faire, ce que nous appelons de la « désinfection »; « Pi in ki », détourner les
mauvaises odeurs, ou plutôt pour mieux traduire, détourner « les influences
néfastes », commander aux serpents, aux rats de ne point se montrer, supplier
le tonnerre de ne point rouler, l'éclair de ne point luire dans la nuit, voilà les
moyens infaillibles de garantir la santé du ver à soie, de le conduire sans
dommage au pied du rameau de chêne. Et si un petit coléoptère gris, dont
j'ignore le nom scientifique, vient apparaître parmi les branchages, a l'air de s'y
complaire, tout va pour le mieux ; le coconnage s'achèvera sans encombre.
Il devient inutile d'ajouter que dans la prévention des maladies du ver à soie,
c'est la superstition qui joue le grand rôle prophylactique : ces quelques
exemples le prouvent suffisamment. Il ne s'ensuit pas, toutefois, que l'éleveur
chinois n'accepterait pas nos procédés, se refuserait, dans la muscardine, par
exem l .1"
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