L'Avenir Commercial du palmier « nipa ». — Dans un de ses récents rapports.
M. Aymé-Martin, Consul de France à Manille, donne les renseignements suivants sur l'alcool de nipa.
fi Sous le titre: « L'industrie de l'alcool aux Iles Philippines » M. H. Gibbs, Chimiste au bureau des Sciences, a publié sur l'avenir commercial du suc du nipa et autres palmiers, un article fort intéressant que la « Far Eastern Review », d'octobre dernier, reproduit dans ses grandes lignes et que je crois utile de résumer ci-après.
9°• ooo.000 de litres de suc de palmiers, élaborés par 68 distilleries, ont fourni 9. 700.000 htes de « preuve » pendant l'année fiscale 1909-1910 (1). La consommation par tête serait de 1 litre 56. Environ 22 boissons sont fabriquées avec de l'alcool rectifié; parmi elles. il faut citer surtout : l'anisette, l'anisado, le gin, les vins de coco et de nipa, dont le degré d'alcool varie de 10 à 55 Le palmier nipa contribuerait à la production totale, dans la proportion de ÎP 7.- Ce serait donc de beaucoup le plus utilisé.
Le « nipa » (2) croit de préférence, dans les terrains marécageux, à l'embouchure des rivières. On trouve les plus vastes étendues de ce palmier dans la baie de Manille et sur le littoral des provinces de Pangasinan et de Tayabas et des lies de Panay, Samar et Mindanao.
Une des plus grandes forêts exploitées aux Philippines s'étend sur le rivage de la baie de Manille et a une superficie de 6.450 hectares. Elle est divisée pour l'exploitation en sections, d'un hectare chacune, comprenant une moyenne de 7 à 800 plants en plein rapport dont la culture est confiée généralement à deux hommes qui sont responsables de leur lot et de la livraison de la « tuba » à la distillerie.
Le « nipa » n'est incisé qu'à 5 ans. Le suc est recueilli en temps normal, pendant 6 mois (juillet-décembre) dans des tuyaux de bambou, d'une capacité de 2 litres, qui sont appliqués au tronc.
Le suc de nipa élaboré produit, dans la proportion de 10 environ, un alcool dont la teneur varie de 4, 1 à 7 Avec de meilleures méthodes de transport et de distillation, M. Gibbs estime qu'on pourrait récupérer les 50 d'alcool qui vont aux déchets dans la plupart des usines.
En se basant sur une production moyenne de 86 000 litres de suc de nipa par hectare (2.000 plants par hectare à raison de 43 litres chacun), le rendement en alcool devrait être au moins de s.000 litres à 95 d'alcool qui, au cours actuel de o peso 20 (0 fr. 50) l'unité, représente- raient une recette brute de 1000 pesos (2.500 francs à l'hectare (3).
d M - Gibbs pense même qu'en améliorant la fabrication, certains breuvages alcooliques extraits u suc fermenté du nipa et du cocotier pourraient titrer jusqu'à 5o et être exportés avec succès, grâce à leur goût spécial, sous le nom de « brandy de palmier des Philippines ».
G' Le suc de nipa pourrait être aussi employé avantageusement à la fabrication du sucre. M.
Gibbs insiste surtout sur ce point. La proportion de sucre en fermentation qui est perdue par suite de l'élaboration défectueuse de ce liquide s'élèverait à près de 14 à i5 7.- C'est ce qui ressort du moins d'expériences personnelles faites il y a quelques mois et qui se réduiraient à 'e-i , 4 litres de suc de nipa, traités par les procédés chimiques, ont donné à M. Gibbs 6 grammes de sucrose qui, soumis à l'ébullition et à l'air, ont produit des cristaux blancs n bon grain pesant 157 grammes et polarisant à 96.8. Les mélasses soumises à une nouvelle cuisson, ont fourni 79 grammes de sucre jaune polarisant g,ï,8. Les secondes mélasses de même couleur et mesurant 20 centimètres cubes polarisaient à 58,6.
(1) 1.' 1909 au 30 juin 1910.
'-j La feuille du nipa est utilisée pour la couverture des cases indigènes. Quant au fruit, assez agréable, on le mange cru ou conservé dans un sirop de sucre. 1
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