Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 juin 1932 01 juin 1932
Description : 1932/06/01 (A25,N279)-1932/06/30. 1932/06/01 (A25,N279)-1932/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64748871
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
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y 12 BULLETIN DE L'AGEXCE GÉNÉRALE DES COLONIES
ne fûmes accueillis ni avec enthousiasme ni avec hostilité. Les ;
sentiments étaient partagés entre le déplaisir de voir tant de J
noirs bonis encombrer leur dégrad et la satisfaction de constater
la présence de tant de marchandises.
C'est une dame-jeanne de tafia à la main que je me présentai
au chef du village, et sa sympathie nous fut ainsi acquise sans
difficulté. Un « décollage » général fut offert aux Indiens,
hommes, femmes et enfants burent avec avidité leur raion,
cependant que nous entamions une interminable palabre avec
les Bonis qui refusaient de nous conduire plus loin. Les prières,
les plus alléchantes, promesses, les manœuvres oratoires les
plus habiles, les plus persuasives ou les plus énergiques
demeurèrent sàns effet. Boschs et Bonis en effet redoutent Ie
séjour parmi les Indiens. Les sorts, les « piayes » indiens,
disent-ils, sont plus puissants que les leurs. Ils- savent les
Emérillons inoffensifs, faibles, pacifiques, mais ils sont à leurs
yeux tout imprégnés d'une puissance mystique qui les déroute-
Il arrive pourtant de voir un Bosch rudoyer un Indien dont il
convoite par exemple l'arc ou les flèches, mais il le fait toujours
avec une gêne certaine et beaucoup de prudence. L'Indien
d'ailleurs, cède immanquablement, car, s'il hait et méprise Ie
noir, il le -craint aussi. Le contact de ces deux races est un
spectacle curieux : l'une, consciente de sa faiblesse physique
mais pénétrée de sa grande supériorité par ailleurs, méprise
farouchement et silencieusement le noir, tout en craignant sa
colère. ; l'autre forte d'une musculature puissante et de ses fré-
quentations avec la côte civilisée, parle haut et fort, mais, co'o-
naissant la haine qu'on lui porte, se tient toujours sur ses gardeS
d'autant plus inquiète que l'Indien est muet, souriant et serein.
INDIENS EMÉRILLONS
* -,
Ethnographie et démographie. - Assez clairs de peau, le
visage plutôt fin, les attaches délicates, les Emérillons fiel doivent
pas être rattachés à la famille caraïbe, et n'ont donc allcnI1
rapport avec les Galilbis. Ces derniers présentent, en effet,tUl
type nettement différent : taille plus petite, pommettes beaucoup
plus saillantes, les yeux plus bridés et les Jèvres toujoul
épaisses, caractères distinctifs du type caraïbe. Les Emérill°n:"
venus du Haut Camopi, y étaient sans doute venus du BrésiJ al
cours d'une des fréquentes invasions de la Guyane par les tribUs
ne fûmes accueillis ni avec enthousiasme ni avec hostilité. Les ;
sentiments étaient partagés entre le déplaisir de voir tant de J
noirs bonis encombrer leur dégrad et la satisfaction de constater
la présence de tant de marchandises.
C'est une dame-jeanne de tafia à la main que je me présentai
au chef du village, et sa sympathie nous fut ainsi acquise sans
difficulté. Un « décollage » général fut offert aux Indiens,
hommes, femmes et enfants burent avec avidité leur raion,
cependant que nous entamions une interminable palabre avec
les Bonis qui refusaient de nous conduire plus loin. Les prières,
les plus alléchantes, promesses, les manœuvres oratoires les
plus habiles, les plus persuasives ou les plus énergiques
demeurèrent sàns effet. Boschs et Bonis en effet redoutent Ie
séjour parmi les Indiens. Les sorts, les « piayes » indiens,
disent-ils, sont plus puissants que les leurs. Ils- savent les
Emérillons inoffensifs, faibles, pacifiques, mais ils sont à leurs
yeux tout imprégnés d'une puissance mystique qui les déroute-
Il arrive pourtant de voir un Bosch rudoyer un Indien dont il
convoite par exemple l'arc ou les flèches, mais il le fait toujours
avec une gêne certaine et beaucoup de prudence. L'Indien
d'ailleurs, cède immanquablement, car, s'il hait et méprise Ie
noir, il le -craint aussi. Le contact de ces deux races est un
spectacle curieux : l'une, consciente de sa faiblesse physique
mais pénétrée de sa grande supériorité par ailleurs, méprise
farouchement et silencieusement le noir, tout en craignant sa
colère. ; l'autre forte d'une musculature puissante et de ses fré-
quentations avec la côte civilisée, parle haut et fort, mais, co'o-
naissant la haine qu'on lui porte, se tient toujours sur ses gardeS
d'autant plus inquiète que l'Indien est muet, souriant et serein.
INDIENS EMÉRILLONS
* -,
Ethnographie et démographie. - Assez clairs de peau, le
visage plutôt fin, les attaches délicates, les Emérillons fiel doivent
pas être rattachés à la famille caraïbe, et n'ont donc allcnI1
rapport avec les Galilbis. Ces derniers présentent, en effet,tUl
type nettement différent : taille plus petite, pommettes beaucoup
plus saillantes, les yeux plus bridés et les Jèvres toujoul
épaisses, caractères distinctifs du type caraïbe. Les Emérill°n:"
venus du Haut Camopi, y étaient sans doute venus du BrésiJ al
cours d'une des fréquentes invasions de la Guyane par les tribUs
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