Titre : L'Agronomie coloniale : bulletin mensuel du Jardin colonial
Auteur : Jardin d'agronomie tropicale (Paris). Auteur du texte
Auteur : Institut national d'agronomie de la France d'outre-mer (Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des colonies. Auteur du texte
Éditeur : É. Larose (Paris)
Éditeur : Impr. nationaleImpr. nationale (Paris)
Date d'édition : 1926-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34351154x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10290 Nombre total de vues : 10290
Description : 01 novembre 1926 01 novembre 1926
Description : 1926/11/01 (A15,N107)-1926/11/30. 1926/11/01 (A15,N107)-1926/11/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460521q
Source : CIRAD, 2012-231851
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
192 NOUVELLES DE L'ÉCOLE Et DES ANCIENS ÉLÈVES
Je me félicite, tout d'abord, Messieurs, de me trouver en présence d'une
promotion d'une soixantaine d'élèves. Ce chiffre est symptomatique du pro-
grès accompli par l'idée coloniale dans la Métropole et j'ai le ferme espoir
qu'il sera dépassé dans un avenir prochain, lorsque les aménagements aux-
quels votre Directeur vient de faire allusion auront été réalisés. Pour hâter
la mise en valeur de notre beau domaine d'outre-mer, il nous faut en effet
des techniciens et des praticiens agricoles, et non pas quelques unités, mais
une véritable cohorte.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler devant vous, Messieurs, qui allez
vous consacrer aux carrières coloniales, le grand problème économique qui
se pose actuellement pour notre pays. L'équilibre commercial et financier de
la France, compromis par la plus effroyable des guerres, ne peut être rétabli
— c'est un fait sur lequel tout le monde est d'accord — que par un nouvel
effort coordonné de la France métropolitaine et de la France d'outre-mer. Si
les mesures prises à cet égard par la Métropole dépassent notre compétence,
nous pouvons affirmer hardiment, en matière coloniale, qu'un résultat cer-
tain ne sera atteint que le jour où les immenses ressources de nos possessions
lointaines, jusqu'ici peu ou mal exploitées, viendront enfin alimenter, par
un apport sans cesse grandissant, notre commerce et notre industrie qui
s'approvisionnent,actuellement en trop grandes quantités à l'étranger. Faut-il
vous donner quelques chiffres de la faible proportion de matières premières
fournies par nos colonies à la mère-patrie et que celle-ci doit se procurer, au
poids de l'or peut-on dire, dans les pays à change apprécié ? S'agit-il de
céréales, base de notre alimentation, les colonies ne donnent à la France que
15 0/0 de ses importations totales ; de textiles, coton ou laine, nous n'en rece-
vons respectivement que 1 ou 6 u/o de nos territoires d'outre-mer. Même en
ce qui concerne les denrées purement coloniales, sucres, cacao, café, thé, le
pourcentage des importations coloniales est infime au regard des besoins de
la France. Je pourrais poursuivre cette énumération ; qu'il me suffise de
vous indiquer qu'au total, pour l'année 1925, sur 44 milliards de produits
importés dans la Métropole, 4 milliards et demi seulement sont venus de nos
calonies. La plupart de ces produits, vous ne l'ignorez pas, proviennent de
pays à climat chaud, c'est-à-dire qu'ils sont susceptibles d'être fournis par
la France d'outre-mer. On arrive ainsi à cette conclusion toute naturelle
qu'il suffirait d'exploiter rationnellement nos territoires coloniaux pour
rétablir notre situation économique et résoudre l'angoissant problème de la
vie chère, en permettant à l'ensemble du pays de vivre sur ses proprés res-
sources et de ne faire appel qu'à un minimum d'importations étrangères.
Pour la mise en œuvre de cette exploitation rationnelle, un point tout
d'abord doit être mis en relief : à part quelques exceptions, presque toutes
nos possessions sont situées dans la zone équatoriale ou tropicale ; elles ne
constituent donc pas des colonies de peuplement où l'Européen, le Français,
peut y vivre et y faire souche normalement. Si les colons européens peuvent
apporter un concours passager éminemment utile à la réalisation d'un sem-
blable projet, si certaines exploitations peuvent être entreprises sous la
direction du « blanc », la mise en valeur généralisée du sol ne sera obtenue
que par l'indigène lui-même.
Or, vous n'êtes pas sans savoir combien est rudimentaire la matière
employée par l'indigène pour mettre en culture le sol qu'il travaille et dont
il ne tire, en définitive, qu'un rendement dérisoire. 11 en résulte les plus
fâcheuses conséquences, d'abord pour son alimentation personnelle, en
général insuffisante, et également pour le développement des produits indus-
triels, matières premières susceptibles d'être exportées. C'est dans cette
partie que l'intervention de l'agronome européen sera la plus efficace ; son
rôle sera de diriger l'agriculteur autochtone ; de lui apprendre expérimenta-
lement l'emploi de nos procédés de culture, de jouer, en cette matière, auprès
de ces races attardées, le rôle que joue un maître vis-à-vis d'un écolier. Et
si, poursuivant cette comparaison, il est indéniable que les résultats obtenus
par l'instituteur, quelle que soit l'étendue de ses connaissances, ne valent
que par la manière dont il distribue son enseignement, il en est de même
pour l'agronome européen ; à son bagage scientifique, il doit joindre la façon
Je me félicite, tout d'abord, Messieurs, de me trouver en présence d'une
promotion d'une soixantaine d'élèves. Ce chiffre est symptomatique du pro-
grès accompli par l'idée coloniale dans la Métropole et j'ai le ferme espoir
qu'il sera dépassé dans un avenir prochain, lorsque les aménagements aux-
quels votre Directeur vient de faire allusion auront été réalisés. Pour hâter
la mise en valeur de notre beau domaine d'outre-mer, il nous faut en effet
des techniciens et des praticiens agricoles, et non pas quelques unités, mais
une véritable cohorte.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler devant vous, Messieurs, qui allez
vous consacrer aux carrières coloniales, le grand problème économique qui
se pose actuellement pour notre pays. L'équilibre commercial et financier de
la France, compromis par la plus effroyable des guerres, ne peut être rétabli
— c'est un fait sur lequel tout le monde est d'accord — que par un nouvel
effort coordonné de la France métropolitaine et de la France d'outre-mer. Si
les mesures prises à cet égard par la Métropole dépassent notre compétence,
nous pouvons affirmer hardiment, en matière coloniale, qu'un résultat cer-
tain ne sera atteint que le jour où les immenses ressources de nos possessions
lointaines, jusqu'ici peu ou mal exploitées, viendront enfin alimenter, par
un apport sans cesse grandissant, notre commerce et notre industrie qui
s'approvisionnent,actuellement en trop grandes quantités à l'étranger. Faut-il
vous donner quelques chiffres de la faible proportion de matières premières
fournies par nos colonies à la mère-patrie et que celle-ci doit se procurer, au
poids de l'or peut-on dire, dans les pays à change apprécié ? S'agit-il de
céréales, base de notre alimentation, les colonies ne donnent à la France que
15 0/0 de ses importations totales ; de textiles, coton ou laine, nous n'en rece-
vons respectivement que 1 ou 6 u/o de nos territoires d'outre-mer. Même en
ce qui concerne les denrées purement coloniales, sucres, cacao, café, thé, le
pourcentage des importations coloniales est infime au regard des besoins de
la France. Je pourrais poursuivre cette énumération ; qu'il me suffise de
vous indiquer qu'au total, pour l'année 1925, sur 44 milliards de produits
importés dans la Métropole, 4 milliards et demi seulement sont venus de nos
calonies. La plupart de ces produits, vous ne l'ignorez pas, proviennent de
pays à climat chaud, c'est-à-dire qu'ils sont susceptibles d'être fournis par
la France d'outre-mer. On arrive ainsi à cette conclusion toute naturelle
qu'il suffirait d'exploiter rationnellement nos territoires coloniaux pour
rétablir notre situation économique et résoudre l'angoissant problème de la
vie chère, en permettant à l'ensemble du pays de vivre sur ses proprés res-
sources et de ne faire appel qu'à un minimum d'importations étrangères.
Pour la mise en œuvre de cette exploitation rationnelle, un point tout
d'abord doit être mis en relief : à part quelques exceptions, presque toutes
nos possessions sont situées dans la zone équatoriale ou tropicale ; elles ne
constituent donc pas des colonies de peuplement où l'Européen, le Français,
peut y vivre et y faire souche normalement. Si les colons européens peuvent
apporter un concours passager éminemment utile à la réalisation d'un sem-
blable projet, si certaines exploitations peuvent être entreprises sous la
direction du « blanc », la mise en valeur généralisée du sol ne sera obtenue
que par l'indigène lui-même.
Or, vous n'êtes pas sans savoir combien est rudimentaire la matière
employée par l'indigène pour mettre en culture le sol qu'il travaille et dont
il ne tire, en définitive, qu'un rendement dérisoire. 11 en résulte les plus
fâcheuses conséquences, d'abord pour son alimentation personnelle, en
général insuffisante, et également pour le développement des produits indus-
triels, matières premières susceptibles d'être exportées. C'est dans cette
partie que l'intervention de l'agronome européen sera la plus efficace ; son
rôle sera de diriger l'agriculteur autochtone ; de lui apprendre expérimenta-
lement l'emploi de nos procédés de culture, de jouer, en cette matière, auprès
de ces races attardées, le rôle que joue un maître vis-à-vis d'un écolier. Et
si, poursuivant cette comparaison, il est indéniable que les résultats obtenus
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