Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1928 30 juillet 1928
Description : 1928/07/30 (A29,N118). 1928/07/30 (A29,N118).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451294m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
YINOTMiUVIEME ANNEE. No 11&
LE NUMERO : 80 CBNTLMfiS
LUNDI SOIR, 30 JU1LLKT 1928.
JOURRALJNjOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, III M MM-TIMir
PARIS (181)
TtLtPM. 1 LOUVRK 1t-I7
- MtCMtLMU W-U
t àe l : 0
Les Annales Coloniales
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Colonies 120 » 65 » 95 »
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LE TRANSSAHARIEN
t NLttttTt Jt
Le Parlement, avant de prendre ses vacan-
ces, a adopté le projet, de toi ayant pour ob-
- d'approuver la création d'un Organisme
f études du chemin de fer transsaharien..
La somme de 11 millions 1/2 a été votée
pour cet objet.
Les motifs sont de réunir l'Afrique du Nord
à la vallée du Niger à travers le Sahara. Le
Sahara n'est plus un obstacle infranchissable :
il se laisse traverser en un jour par avion et en
4 jours en automobile. L' œuvTe est vaste, mais
les résultats apparaissent comme importants.
D'Alger au Dahomey, du Sénégal au Tchad,
du Tchad à Brazzaville et, par l'Oubanghi, la
liaison avec le Congo belge, voilà le projet.
Si on examine les chemins de fer africains, on
voit que les Anglais, que ce soit au Nord en
partant d'Egypte, au Centre, de Mombaza ou
de Dai-el-Salam, au Sud, du cap ou de Lou-
renzo-Marquez ont couvert tout l'est africain de
voies ferrées. La liaison du cap à Rambove
dans le K larRa est faite, 4.000 kilomètres ;
la liaison du Cao au Caire se fera demain.
- Le projet de construction du chemin de fer
transsaharien est vaste et sa réalisation sera coû-
teuse. Les 3.350 kilomètres actuellement pré-
vus de Ras-el-Ma à Ouagadougou sont évalués
au prix ( î e 1.287.000.000 fr. par les uns, à
t.800.000.000 fr. par les autres. Mais il y a
>u de prévoir un prolongement de 6.000 kilo-
mètres pour réunir Gao au Tchad, et suivront
ensuite le Chari et l'Oubanghi dans notre Afri-
rue équatoriale, le Congo et le Hassai dans
Vempire africain belge. La route est longue,
le projet ambitieux, mais la route, comme on
r a dit. crée la civilisation et la richesse.
Le Gouvernement, est-il dit dans le projet
de loi, a voulu « un organisme souple qui per-
mette d'obtenir le maximum de résultats dans
le minimum de temps et dans les conditions les
plus économiques ». Voilà d'excellentes idées.
Souhaitons qu'elles ne soient pas démenties
.Jans la pratique..
Au demeurant, voilà la substance du projet :
Il est créé au Ministère des Travaux Publics
ion Organisme d'études du chemin de fer trans-
saharien destiné à relier l'Afrique du Nord avec
l'Afrique occidentale française. Cet organisme
qui est doté de la personnalité civile et de l'au-
tonomie financière, a pour objet de rechercher :
au point de vue technique, si la réalisation du
projet est pratiquement possible et dans quelles
conditions l'exploitation du chemin de fer pour-
rait être assurée (tracé de la voie, capacité de
transport, mode de traction, alimentation en
eau, mesures pour assurer la sécurité de la li-
-) J-. au point de vue économique, quelle est
ta situation actuelle, quelles sont les possibili-
tés de développement des régions desservies,
quelles sont les prévisions du trafic probable du
transsaharien ; au point de vue administratif et
financier, quel est le rendement possible du che-
min de fer et quelles sont les modalités qui
pourraient être envisagées pour la construction et
Texploitation.
Toutes ces études et opérations doivent être
terminées en 18 mois.
L'organisme d'études comprend un comité,
composé de 13 membres. nommés par arrêté du
ministre des Travaux Publics.
Le maximum des dépenses est fixé à 11 mil.
lions 500.000 fr. à fournir par l'Etat fran-
çais, 4 millions ; l'Algérie, 3 millions; le Ma-
roc, 500.00 fr. ; la Tunisie, 500.000 fr. l'Afri-
que occidentale, 500.000 fr. et les Grands ré-
seaux français, 3 millions.
Cet organisme d'études ne préjuge en rien du
plan de construction et d'exploitation du trans-
saharien. Il est assurément intéressant qu'il dise
ce qui est possible et ce qu'il y a de mieux à
faire. Chemin de fer ou système d'automobiles ?
Tout est à faire en Afrique occidentale. Si
dans la zone côtière on a fait de grands pro-
grès depuis 20 ans, tout l'intérieur, c'est-à-dire
les 2/3 du Sénégal, de la Guinée, de la Côte
d'Ivoire, du Dahomey, la totalité du Soudan de
la Haute-Volta et du territoire du Niger sont
restés en réalité en dehors de toute entreprise
européenne. Hormis deux exploitations vrai-
ment importantes, la Compagnie Cotonnière du
Niger à Diré et la Plantation de Sisal-Renoux
à Kayes, on trouve peu de chose. Pour met-
tre en oeuvre ces immenses territoires, il faut
des hommes et de l'argent. Ce n'est pas seu-
lement une question coloniale, mais aussi une
question internationale que la construction du
transsaharien. Si la construction de cette voie
de transport est intéressante pour les Français
qui ont le plus grand intérêt économique à re-
lier l'Afrique du Nord à l'Afrique équato-
riale, pour les Anglais et les Belges, cette cons-
truction ne présente pas moins d'intérêt : les co-
lonies britanniques de Sierra Leone, de Gold
Coast, et surtout de Nigeria, constituent une
masse de 20 millions d habitants ; lorsque le
rail, traversant la Nigéria, sera arrivé à Bangui,
les Belges n'auront garde de ne pas prolonger
leurs lignes du Congo pour relier Katanga au
réseau français.
Voilà les espoirs. La longueur de la voie
ferrée ni les difficultés ne sont des obstacles in-
franchissables, car les Anglais ont fait d'aussi
grands travaux dans le transcaspien, le chemin
de fer de La Mecque à travers le Hedjaz, les
Américains dans les chemins de fer de 1 Atlan-
tique au Pacifique.
Du point de vue pratique, la solution du
problème se trouve dans des transports raccour-
cis en durée par rapport aux voies maritimes, et
dans un coefficient d'exploitation qui puisse ri-
valiser avec n'importe quel autre systme de
communication entre le Centre et l'Ouest Afri-
cains et l'Afrique du Nord. C'est la solution
de ce problème qui est demandée à l'organisme
d'études qui vient d'être créé auprès du minis-
tère des Travaux Publics avant l'entreprise de
tous travaux.
Notre patience doit être d'au moins 18 mois.
CH. Abebierree
1 Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
Sur la tombe de René Caillé
Pour commémorer le centenaire de René
Caillé, les membres de la Société d Archéo-
togie de Saint- Jean-d Angély et de la région
se sont rendus hier dimanche au cimetière de
Pont-1 Abbé-d' Arnoult (Charente- Inférieure) ,
où l'explorateur a été inhumé, et ont déposé
une couronne sur sa tombe.
AUDIENCES
il »
M. Pierre Bordes, Gouverneur Général de
TAlgérie, avant de quitter Paris, a été. reçu
paï M. Queuille, ministte de 1 Apiculture.
il s * est entretenu des diverses questions agri-
coles intéressant l'Algérie.
Le Grand- Vizir de t Emptre chénnen. El
Molai, a été reçu samedi matin par M. Poin-
caré, président du Conseil.
DBPART
M. Pierre Borde., Gouverneur Général de
f Algérie. accompagné de M. de Saint-Mau-
rice, chef de son cabinet, a pris passage hier
dimanche à midi à bord du Timgad, courrier
d'Alger.
Au moment du départ, il a été salué au nom
Ju préfet par M. Froment, chef de cabinet.
Préparation à l'Ecole Coloniale
Une préparation à l'école coloniale, con-
forme aux nouveaux programmes, est orga-
nisée à partir de la rentrée d'octobre pro-
chain dans une classe spéciale et distincte
au lycée Louis-le-Grand : nternat, demi-
pension et externat.
Les chiens en Howtlle-Calédosit
.8.
Un décret vient de créer en Nouvelle-Ca-
lédonie un impôt sur les chiens, en laissant
au Conseil général le soin de fixer la taxe
à percevoir qui ne devra pas être inférieure
à i franc, ni supérieure à 20 francs.
Plusieurs de nos confrères parisiens s'étant
émus de; cette mesure qui n'a rien de draco-
nien, nous croyons utile de faire connaître
que la population canine de cette Colonie,
dépasse tous les besoins qu'ont les colons
d'être gardés par ces animaux fidèles pour
empêcher les maraudeurs indigènes et autres
de les piller.
A Nouméa il y a un si grand nombre de
chiens, qu'il n'est pas rare d'être réveillé
pendant la nuit, dans certains quartiers, par
Tours aboiements le plus souvent inutiles. Il
est même surprenant qu'on aii attendu jus-
que présent pour imposer une taxe fort lé-
gitime sur ces animaux par trop bruyants.
L'Aviation Coloniale
Mauritanie
L'aviateur Reine, qui est toujours pri-
sonnier des Maures, est, d'après les der-
nières nouvelles ,.ues, en bonne santé.
On espère arriver à obtenir sa libération
prochainement.
(Par dépêche.)
Afrique du Nord
L'escadrille du quatrième groupe d'avia-
tion d Afrique vient d'accomplir un raid
Tunis-Casablanca et retour : Trois avions.
commandés par le capitaine Jaunel, ont
effectué le parcours en utilisant tous les
terrains d'atterrissage situés sur le trajet.
Les appareils employés sont du type mili-
taire ordinaire.
Randonnée méditerranéenne
Le capitaine Labaurie et l'adjudant Sa-
huc qui avaient quitté le Bourget vendredi
matin en vue d'effectuer un circuit rapide
autour de la Méditerranée, ont atterri &
Gabès hier dimanche après avoir parcou-
ru 1.700 kilomètres en 8 h. 20 de vol, sans
incident.
Aux Açores
Le gouvernement portugais a nommé
une commission qui, sera chargée d'étudier
la construction d'un aéroport aux Açores.
D'autre part, un appareil de la Compa-
gnie Générale Aéropostale vient d'arriver
à Lisbonne.
Cet avion est destiné à l'étude des lignes
intérieures du Portugal, en liaison avec
les lignes de la Compagnie Générale Aéro-
postale vers la France, l'Afrique et l'Amé-
rique du Sud.
Gai marions-nous.
La Martinique à Paris
A la mairie du XVIII* a eu lieu samedi,
un mariage qui fit sensation parmi les ba-
dauds du quartier.
M. Henry Cautius, jeune martiniquais,
pmrsait en grande pompe Mlle Scholastique
Noël, sa payse.
Tout de blanc vêtue, la mariée, qui por-
tait religieusement un bouquet de lys et de
roses blanches, était entourée de gracieuses
martiniquaises, habillées de rose, d'azur, de
neige.
Les sourires, pour être quelque peu assom-
bris, n'en n'étaient pas moins radieux.
La cérémonie civile terminée, la noce se
rendit aldrs à l'église toute proche, Notre-
Dame de Clignancourt, pour la cérémonie
religieuse. Le prêtre qui donna la bénédic-
tion nuptiale prononça une charmante allo-
cution dans laquelle il se déclara heureux
de voir ainsi réunis pour une fête joyeuse
tous ces enfants d'une Ile lointaine, aujour-
d'hui fixés à Paris.
L'infataation do Blanc
l' 1
A
On a dénoncé, critiqué, raillé
l'infatuation du blanc. On a bien
fait. Mais il y a. en tout, une me-
sucre. Or, il ne fallaii pas être" gland tler?
pour deviner que la mesure serait dépassée,
dès que toutes ces railleries, toutes ces cri-
tiques, toutes ces dénonciations seraient
transportées, colportées, commentées, Sltr-
tout au milieu de populations qui croient
au crépuscule des nations blanches et aux
derniers jours de ce condamné, qu'est le
vieux continent.
« Nous sommes des peuples jeunes en
face d'une Europe trap vieille, qui marche à
la décadence et à la ruine. » Des peuples
jeunes ? C'est souvent une façon de parler,
maif enfin ce que signifie cette formule, il
semble bien que ce soit ceci : nous sommes,
au moins, vos égaux, au point de vue moral,
au point de vue lmmmtl ; « l'amour de l'hit-
manité et de la justice ne sont point les ver-
tus exclusives des Occidentaux ; ils ont, du
reste, pendant quatre années effroyables,
témoigné envers ces vertus beaucoup moins
de respect dans leurs actes barbares qu'ils
n'en témoignent dans leurs discours élo-
quents ; cette guerre même n'a eu de solu-
tion que parce que nous y avons pris part,
nous que les disputes entre Européens n'inté-
ressaient pas au suprême degré, mais qui
avons voulu défelldrt, les armes à la main,
« le droit qu'ont les peuples à disposer d'eux--
mêmes », c'est-à-dire précisément •' notre in-
dépendance à l'égard de toute question oc-
cidentale P, et affirmer que a nous avons
autant de soif de liberté que l'Angleterre,
la France, l Italie et VAmérique. »
Au point de vue de la philosophie, de la
littérature, des mœurs, certains au moins,
des peuples extérieurs à l'Europe valent bien
ceux du vieux continent ; d'autres sont per-
suadés, avec quelque raison, qu'ils valent
davantage. Que leur manque-t-il donc ? Le
développement scientifique, le progrès ma-
tériel. Or chaque jour leur fait faire un pas
de plus vers cette civilisation mathirllf,
beaucoup plus facile à acquérir, beaucoup
plus aisée à étendre que l'autre. Voilà pour-
quoi, tandis que l'Europe est désormais sur
son déclin, les autres peuples montent à
leur tour ; Rome après la Grèce, l'Europe
après Rome, l'histoire se recommence : let
causes de la grandeur sont souvent les mê-
mes que celles de la décadence ; Vinfatua-
tion du blanc est d'autant plus vaine et ri-
dicule qu'elle se manifeste à r Ilcme où les
races blanches vont céder la place à des
races moins fatiguées : le soleil est levé, dis-
paraisses, étoiles ; qu'elles dis paraiss Ult
après avoir accompli leur course et achevé
leur destin.
Qu'on ne s'imagine pas que j'exagère.
Ce sont là les propos, ce sont les sentiments
qui se traduisent chez ces peuples où la foi
dans l'Européen s'est insensiblement affai-
blie. Et voilà pourquoi les Européens de-
vraient souvent apporter plus de prudence
dans les considérations qu'ils exposent avec
plus de pessimisme que de sagesse et d'à-
prpos.
Que l'infaluatioft du blanc ait été la sour-
ce de bien des malentendus et l'origine de
bien des maux, cela est incontestable ; encore
a-t-elle été corrigée par le langage de ceux
que l'esprit critique conduisait à plus de jus-
tice et plus de modestie, mais à quels malen-
tendus, à quels maux pourrait nous conduire
l'infatuation du jaune ou du noir ?.
Marfo JKouafara,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
REPARATION LEGITIME
1
M. Hérold, entrepreneur de la voie ferrée
Tanger-Fez. occupait avec sa femme un bara-
quement sur le lieu même des travaux, en zone
espagnole du Maroc.
Un détachement de soldats espagnols devait
assurer la sécurité des chantiers.
Le 29 août 1924, une troupe de rebelles
envahit la demeure, tua M. Hérold et em-
mena sa femme en captivité. Mme Hérold
resta deux mois entre leurs mains et subit les
plus atroces supplices. Rachetée par le Gou-
vernement espagnol moyennant 50.000 pesetas,
elle fut soignée à Tanaer, puis rapatriée.
Le Gouvernement espagnol a payé la ran-
çon de Mme Hérold, mais il ne lui a versé au-
cune indemnité. Le drame dont elle et son
mari ont été victimes, et qui les a complètement
ruinés, n'aurait pu se produire si la police
avait été mieux assurée et si nos compatriotes
avaient reçu la protection sur laquelle ils étaient
en droit de compter.
La Ligue des Droits de l'Homme a de-
mandé au Gouvernement français d'insister au-
près du Gouvernement espagnol pour que le
grave préjudice subi par Mme et M. Hérold
soit immédiatement réparé.
4000-
AU CONSEIL D'ETAT
La caisse intercoioniale des retraites
Le Conseil d'Elat, réuni en assemblée gé-
nérale., a adopté, après un débat qui n'a pu
duré moins de trois heures, le projet de décret
portant organisation de la Caisse intercoloniale
des retraites et détermination du régime de ses
pensions.
La répression des fraudes en tadochine
Le Conseil d'Etat a adopté également le
projet de décret portant règlement d'adminis-
tration publique pour l'application à l'Indo-
chine de la loi du t" août 1905 sur la répres-
sion des fraudes.
Les traitements du personnel enseignant
',.., de l'Algérie
Le projet de décret fixant les nouveaux trai-
temenhi du personnel enseignant des écoles pri-
maires d'Algérie a été également adopté au
cours de la même séance.
Les figuiers du Maroc
Il est au Maroc deux végétaux, l'un étant
un arbre et le second une plante, qui viennent
pour ainsi dire tout seuls, et dont on ne tire
)As suffisamment parti. L' ubre c' est le figuier,
et la plante c'est le cactus épineux ou figuier
de barbarie.
Le figuier est essentiellement rustique : c'est
par excellence l'ornement et le gros produc-
teur des vergers Maghrébins. On estime au
moins à 1.200.000 le nombre de pieds exis-
tant au Maroc. On le rencontre partout, de-
puis la zone du littoral jusqu'aux confins de
r Atlas. Il existe en quantités plus denses dans
les régions de Safi, Casablanca, Rabat, Mek-
nès, Marrakech et Fez. Il est habitué à vivre
dans tous les sols, et même sans eau, pour
ainsi dire. L'Arabe le considérant comme son
grand ami, le traite fort mal et ne lui donne,
à proprement parler, aucun soin. C'est pour
cela qu'il produit des fruits de chétive appa-
rence, quoique bons.
Mais dès que l'on se donne la peine de
s'occuper de lui, il voub en est immédiatement
reconnaissant. Si l' on veut bien labourer le
sol à son pied, lui mettre quelques engrais, le
tailler, l'élaguer, lui donner à boire, le gref-
fer, par exemple, avec les variétés réputées
d'Algérie, il peut avantageusement lutter avec
les meilleures qualités connues, et son fruit
atteint en poids près du double de ce qu'il
pesait avant.
Or, la figure, soit mangée sur place, soit
séchée, ou même expédiée fraîche, est deve-
nue d'un emploi tellement répandu dans le
monde entier, et particulièrement en France,
qu'un verger de figuiers deviendra vite une
affaire de très bon rapport. D'autant plus que
l'arbre croît assez rapidement, qu'il vit vieux
et qu'il garde longtemps ses qualités de bon
producteur.
Voilà plus de motifs qu'il n'en faut pour
que les colons qui réfléchissent et voient plus
loin qu'une exploitation au jour le jour, fassent
dans leur exploitation une place au figuier,
jusqu'ici trop abandonné aux incuries arabes,
et - lui - donnent les soins nécessaires.
Et le cactus épineux ? Voilà le type même
de la plante qui vient toute seule. On plante
en terre une raquette, et rapidement vous avez
un buisson très étendu. Que fait-on de son
fruit ? Rien, ou à peu près. Vous rencontrez
sur les marchés indigènes, principalement dans
le sud, des marchands qui offrent à leurs com-
patriotes peu fortunés le régal de ce fruit assez
difficile à cueillir, et d un.goût sucré apprécié
par les Arabes, mais dédaigné par l'Européen:
c'est tout, et cest peu. -
Car la figue du cactus épineux est riche à
10 de sucre. Il doit y avoir moyen d'en
tirer parti industriellement, soit pour faire de
l'alcool, soit pour en tirer du vinaigre.
On a dit, il est vrai, que le rendement à
l'hectare serait faible, que la cueillette du
fruit était difficile et occasionnait souvent des
maladies des yeux chez ceux qui s'y em-
ploient.
Pour le rendement, personne n'en sait rien,
car jamais on ne l'a établi. Pour les difficultés
de cueillettea, il n' est pas impossible de trou-
ver le moyen de préserver les yeux et l' appa-
reil respiratoire des indigènes auxquels on con-
fierait le soin de cette culture.
En tout cif., il serait intéressant de tirer la
chose au clair, et il est fort possible que le
résultat obtenu dépasse singulièrement ce que
l'on dit possible comme réalisation.
louis Le Barbier.
Le sbiim do Maroc en France
-
Samedi après-midi, S. M. Sidi Mohammed
a visité les Invalides, où il a été reçu par le
général Gouraud. Après avoir parcouru le
Musée de l'Armée, le Sultan s'est longuement
attardé devant le tombeau de l'Empereur.
Dimanche à Dieppe
Répondant à l'invitation de Mme et M.
Steeg, villégiaturant dans leur propriété du
BourgDun, près de Dieppe, le Sultan est
arrivé en automobile vers midi à Dieppe. Un
déjeuner auquel assistaient quelques person-
nalités a eu lieu dans un hôtel de la ville.
S. M. Sidi Mohammed s'est rendue à 2 h.
aux courses au trot sur le coquet hippodrome de
Rouxmesnil-Bouteilles. Il était accompagné du
Grand- Vizir El Molui, de Si Mameli, chef
adjoint du protocole et son secrétaire particulier;
de M. Steeg, Résident Général au Maroc, et
Mme, de MM. Godefroy, sous-préfet de
Dieppe ; Robert Thoumyre, député, ancien
sous-secrétaire d'Etat ; Benoni Robert, maire
de Dieppe, conseiller général ; Marc, direc-
teur des Affaires marocaines ; Poncet, commis-
saire spécial à Paris ; La forge, commissaire
adioint ; Larrivoire, commissaire à Dieppe.
A son arrivée, le Sultan a été salué par M.
Nepveu, président de la Société des Courses
et par les membres du Conseil d'administra-
tion. Le souverain a assisté à plusieurs des
épreuves, et, après avoir admiré le pittoresque
cadre du verdoyant paysage normand, il a rega-
gné Paris par Rouen.
H. Léon Pcrritr dans le Daaphiné
., -
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
président du Conseil général de l'Isère, ac-
compagné de MM. Tardieu, ministre des
Travaux Publics, et Loucheur, ministre du
Travail, se sont rendus hier dans la haute
vallée de la Romanche afin de visiter les
travaux de construction du gigantesque bar-
rage réservoir du Chambon.
Ce réservoir devra contenir 60 millions de
mètres cubes d'eau, et pour son aménage-
ment on devra détourner sur plusieurs ki-
lomètres de longueur la route du Lautaret et
noyer trois villages déjà expropriés.
Les trois ministres dont la visite n'avait
aucun caractère officiel, ont déjeuné ensuite
au Bourg-d'Oisans.
Dépêches de l'Indochine
«s»
Les recherches archéologiques de Trakieu
La campagne archéologique entreprise à
Trakieu dans la province de Quang-Nam
(Annam), pendant les années 1927 et 1928
a donné lieu à des recherches épigraphi-
ques et à des traductions de textes anciens.
Cette campagne, entreprise sous la direc-
tion du directeur de l'Ecole française
d'Extrême-Orient, Af. Aurousseau, a per-
mis de retrouver la citadelle de Sinaliapura
ou des fouilles ont mis au jour des temples
brahmaniques et une ville ancienne, capl-
tale du royaume disparu, Cliampa, remon-
tant au VIO siècle environ.
Les résultats des fouilles apparaissent
d'une extrême importance indépendam-
ment des monuments, plus de T)00 sculptu-
res, dont beaucoup très remarquables, ont
été découvertes.
Voies ferrées d'Annam
Un nouevau tronçon du chemin de (er
qui doit joindre Valat à la côte a été mis
en service entre Dran et l'Arbre-Drogé. La
voie à crémaillère a une longueur de 5 kilo-
mètres environ qu'elle gravit avec une
différence de niveau de près de 500 mètres,
Le nouveau terminus, distant de natal de
25 kilomètres est situé sur une route sen-
siblement en palier.
La décrue du neuve Rouge
Les pluies ayant cessé, le mouvement de
décrue de tout le bassin du Fleuve Rouge
s'accentue, ce qui permet d'apporter aux
digues quelques réparations nécessitées
par les érosions, les infiltrations n'offrent
plus actuellement aucun danger. Toutes les
routes sont redevenues praticables sauf
linéiques coupures isolées.
T IIdopnci II.
A LA CHAMBRE
»♦«
Prochaine interpellation
Dans une lettre qu'il vient d'adresser au
ministre de l'A^rieulture, M. Joseph De-
n.lis, député de lu Seine, annonce qu'à la
rentréj des Chambres, il deninndera au
gouvernement quelles mesures il compte
prendre en vue d'enrayer la hausse des
boissons hy^iéniipies et du vin en parti-
culier, et ipiel concours il se propose de
réel a mer à nos "possessions de l'Afrique
du Nord dont les ressources paraissent de-
voir -èlre exceptionnelles.
QUESTIONS ECATTES
Retraite d'un instituteur en A. O. F.
M. Louis Gardtol, député demande à M. le
ministre des Colonies : Il comment et sur quel
taux serait calculée la retraite d'un institucur
qui exerce en Afrique occidentale française
depuis vingt-cinq uns et compte par ailleurs
quinze ans de services antérieurs dans le ca-
dre métropolitain, dans le cas où la liquidation
interviendrait le Ier janvier l!'29 ; 2' s'il est
exact que lu retraite du fonctionnaire envisage
(c'est-à-dire détaché du cadro métroplituin en
Afrique occidentale française) serait cllgihlc.
ment inférieure à celle (Fun fonctionnaire qui
aurait fait toute sa carrière dans lu métropole.
(Question du 7 juin W28.)
ntponse, - Ln retraite d'un instituteur du
cadre métropolitain détaché aux Colonies (Airi-
que ocidentale française) dépendant do M. le mi-
nistre de l'Instruction Publique et des Beaux-
Arts, c'est à ce département qu'il appartient de
x-épondro à la question posée.
Journal interdit
M. Henri Gurrnut, député, demande à M. le
ministre de l'Intérieur pour quelles raisons il
a cru devoir interdire un journal de langue
annamite Viet Vam, publié au Havre, alors qu'il
a été constaté ti la suite d'une instruction judi-
ciaire que ce journal n'avait commis aucun dé-
lit. (()ueslion du 14 juin rJM.)
Urponse. Le journal ayant pour titre Viel
Nam et non Viel Vam, publié au Havre en lan
gue annualité, a été interdit pour avoir rem-
placé un certain nombre de journaux de même
langue, qui avaient eux-mêmes remplacé le l'iet
Sam lion, précédemment interdit. Tous ces
journaux se livraient A une campagne l'évolu.
tionnaire et antifrançaise parmi les Indochinois
résidant a Paris.
Naturalisation d'un indigène algérien
M. Marcel Cachin, député, demande à M. le
ministre de l'Intérieur : 1° à quelles conditions
un indigène algérien peut obtenir la nationalité
française ; 20 quelles formalités il doit accom-
plir pour obtenir la naturalisation. (Qcslion du
7 juin 1028.)
Réponse. - Les indigènes d'Algérie peuvent
accéder à la quolité de citoyen français en vertu
des dispositions du sénatus-consulte du 14 juil-
let 1865 et de la loi du 4 février 1919 sur l'acces-
sion des indigènes d'Algérie aux droits politi-
ques. Tout citoyen algérien peut obtenir sur sa
demande la qualité de citoyen français s'il rem-
plit les conditions suivantes : f être àgé de
vingt-cinq ans ; 2* être monogame ou céliba-
taire ; 30 n'avoir jamais été condamné pour
crime ou délit comportant la perte des droits
politiques ; 40 avoir deux ans de résidence con-
sécutive dans la mémo commune en France ou
en Algérie, et s'il a satisfait, en outre, à l'une
des conditions suivantes : a) avoir servi dans les
armées de terre et de mer et justifier de sa bon-
ne conduite par une attestation de l'autorité mi-"
litaire ; b) savoir lire et écrire en français ; c)
ôtre propriétaire ou fermier d'un bien rural ou
propriétaire d'un immeuble urbain ou être ins-
crit au rAle soit des patentes, soit des impôts de
remplacement, depuis un an au moins dans la
même commune pour une profesion sédentaire ;
d) être titulaire d une fonction publique ou d'une
pension de retraite pour services publics ; e)
avoir été imesti d'un mandat public électif ; f)
être titulaire d'une décoration française ou d'une
distinction honorifique accordée par le Gouver-
nement français ; g) être né d'un indigène de-
venu citoyen français, alors que le demandeur
avait atteint l'âge de vingt et un ans. L'indigène
qui désire obtenir la quolité de citoyen français
doit adresser nu juge de paix ou à l'autorité qui
le remplace une demande en deux exemplaires
et y joindre les pièces suivantes : 1* son acte de
naissance ou, à défaut, un acte de notoriété
dressé sur l'attestation de quatre témoins par
le juge de paix ou par le cadi du lieu de la ré-
sidencc; 20 les pièces justifiant que les condi-
tions ci-dessus sont remplies; :\° un extrait de
son casier judiciaire; 4* les actes de naissance
de ses enfants mineurs ou les actes de notoriété
qui en tiennent lieu. Le greffier de la justice de
paix lui délivre un récépissé de sa demande et
en transmet sans délai 1111 duplicata au gouver-
neur général de l'Algérie. Si le postulant est do-
micilié en France, dans une colonie française
ou en pays do protectorat, il adressera sa de-
mande au juge de paix dont relève sa commune
d'origine ou A l'nutorité qui le remplace.
L'agriculture métropolitaine
en Guinée Française
PAR H, BoILEAU.
1 i-
Nous avons vu, dans un précédent article..
quel était l'état de l'agriculture indigène en
Guinée française. Nous avons vu quels ra-
pides progrès elle avait faits grâce à l'action
éclairée et permanente du Gouverneur de cette
colonie.
Nous allons aujourd'hui mettre le lecteur au
courant de t'oeuvre strictement métropolitaine
de l'effort accompli par les colons français
sur cette terre qui mérite à tous égards qu on
consacre à sa mise en valeur du travail, de
l'énergie et des capitaux.
En 1912, M. Maxime Cornu importait à
Conakry les premiers plants de bananes des
Canaries musa sinensis celle-ci même
qui avait fait depuis quarante années la for-
tune des îles espagnol es voisines de notre
continent africain. Cet essai, pour timide qu'il
fut, devait être la souche des plantations ac-
tuelles, et on verra plus loin comment, malgré
de très sérieux déboires, cette culture a vaincu
tous obstacles pour entrer à présent dans une
ère de prospérité.
Tout d'abord, la déclaration de guerre de
1914 porta un coup funeste aux premières
entreprises, leurs chefs furent mobilisés, les
moyens d'exportation de fruits annihilés, les
possibilités d'importation d'engrais, de maté-
riel, de matières d'emballages devinrent très
précaires, et il faut avouer que les planteurs
de cette époque eurent à conserver leur opiniâ-
treté, aidée de leurs espérances, un courage
au-dessus de tout éloge.
Car il faut reconnaître qu'aucune aide ma-
térielle ou morale ne leur fut apportée jusqu'à
ces deux dernières années ni par les Pouvoirs
publics, ni par les puissances financières, ni
par ceux qui pouvaient y avoir un intérêt ma-
tériel immédiat, ni par ceux surtout qui, par
la parole et les écrits, entreprenaient la croi-
sade en faveur de la mise en valeur de notre
empire colonial.
Etait-il cependant une affaire présentant
moins de risques pour les capitaux, une affaire
susceptible de donner, commercialement par-
lant, des bénéfices plus tangibles, plus immé-
diatement réalisables que la culture de la ba-
nane en Guinée.
N'avions-nous pas sous les yeux l'admirable
exemple des Canaries qui avaient fait de leur
terre presque improductive un sol qui se vend
à l'heure actuelle plus cher à l'hectare que
dans tout le monde entier ? N'avions-nous pas
vu que ces insulaires gagnaient rapidement des
fortunes, couvrant de leurs fruits tous les mar-
chés de l'Eur, exportant 550.000 tonnes
de fruits annuellement en Europe et fournis-
sant à la France un appoint de 60.000 tonnes,
pour plus de 160 millions de francs en ce
seul fruit qu'est la banane.
Et cependant, toutes les circonstances favo-
rables plaidaient en faveur de notre colonie.
Alors qu' aux Canaries la culture de la banane
était une culture forcée que, grâce à des tra-
Vaux gigantesques, on anivait péniblement,
par des procédés qui relèvent presque de la
prestidigitation, à faire produire de 25 à 35
kilos de fruits par plant et par an, les pre-
miers essais faits en Guinée permettaient d'es-
pérer de 30 à 50 kilos, et il suffisait de quel-
ques soins pour augmenter presque de moitié
cette production dans des conditions économi-
ques meilleures.
A ceci, deux écueils presque insurmonta-
bles s'opposaient d'abord, la pénurie des
capitaux investis. Les premières concessions
exploitées l'avaient été presque avec des
moyens de fortune par des gens tTavai,
certes, mais ne disposant que de faibles
avances et dépensant sans sécurité aucune le fruit
d'économies péniblement amassées et leur éner-
gie qui, elle, était, il est vrai, presque illimitée,
mais que des circonstances pénibles indépen-
dantes de leur volonté se chargeaient vite de
décourager.
Le second écueil résidait dans la difficulté de
réaliser commercialement le bénéfice de cette
production. L'éloignement entre les lieux de
production et ceux de consommation était
un empêchement sans solution possible presque
et tous ceux qui s'occupèrent de la question
tombèrent dans la pénible constatation du cercle
vicieux suivant : si on avait une production on
créerait des moyens de transport ; si l'on avait
des moyens de transport on les aurait vite uti-
lisés par une production qui n'attendait pour se
manifester que la certitude d'une récompense
des efforts faits pour l'obtenir.
Cependant, si les premiers essais de 1912 à
1917 furent précaires, si tout dans ces moments
contribuait à désespérer l'initiative privée.
celle-ci persistait dans son œuvre et forçait
ceux dont dépendait son évolution à reconnaître
que ses efforts méritaient une attention et une
récompense.
Si nous considérons l'évolution de la question
depuis trente ans, nous voyons :
En 1920, 5 planteurs.
En 1922, 8 planteurs.
En 1924 12 planteurs.
pour finir en 1928 au chiffre de 23 planteurs et
en considérant les surfaces demandées en con-
cessions passer de 1.200 à 3.000 hectares.
Est-ce à dire que toutes ces concessions sont
plantées en totalité et produisent? Loin de là et
ce serait même une faute.
Dans un pays où la terre coûte peu, où l'éten-
due cultivable est presque illimitée, mais où les
moyens d'aménagement sont précaires, les sur-
faces demandées doivent être grandes. L'agri-
culteur doit avoir outre sa culture, la possibilité
de nourrir du bétail chez lui comme source de
fumier. la possibilité de capter de l'eau sans
sortir de ses limites, il doit trouver sur son sol
la paille d'emballage et les terrains qui lui per-
mettront d'installer des cultures vivîières pour
sa main-d'œuvre ; enfin, il doit tenir compte
pour l'évacuation de ses produits de la proxi-
mité des routes existantes, des rivières, du che-
LE NUMERO : 80 CBNTLMfiS
LUNDI SOIR, 30 JU1LLKT 1928.
JOURRALJNjOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, III M MM-TIMir
PARIS (181)
TtLtPM. 1 LOUVRK 1t-I7
- MtCMtLMU W-U
t àe l : 0
Les Annales Coloniales
Le. annonce. et réclames sont reçues au
bureau du iourna 1.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
tUrc reproduits 'IU'('n citant les ANNALES C(¡I..ONIALf.S.
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Un an 6 Mois 8 Moi,
France et -
Colonies 120 » 65 » 95 »
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tous les bureaux de poste.
LE TRANSSAHARIEN
t NLttttTt Jt
Le Parlement, avant de prendre ses vacan-
ces, a adopté le projet, de toi ayant pour ob-
- d'approuver la création d'un Organisme
f études du chemin de fer transsaharien..
La somme de 11 millions 1/2 a été votée
pour cet objet.
Les motifs sont de réunir l'Afrique du Nord
à la vallée du Niger à travers le Sahara. Le
Sahara n'est plus un obstacle infranchissable :
il se laisse traverser en un jour par avion et en
4 jours en automobile. L' œuvTe est vaste, mais
les résultats apparaissent comme importants.
D'Alger au Dahomey, du Sénégal au Tchad,
du Tchad à Brazzaville et, par l'Oubanghi, la
liaison avec le Congo belge, voilà le projet.
Si on examine les chemins de fer africains, on
voit que les Anglais, que ce soit au Nord en
partant d'Egypte, au Centre, de Mombaza ou
de Dai-el-Salam, au Sud, du cap ou de Lou-
renzo-Marquez ont couvert tout l'est africain de
voies ferrées. La liaison du cap à Rambove
dans le K larRa est faite, 4.000 kilomètres ;
la liaison du Cao au Caire se fera demain.
- Le projet de construction du chemin de fer
transsaharien est vaste et sa réalisation sera coû-
teuse. Les 3.350 kilomètres actuellement pré-
vus de Ras-el-Ma à Ouagadougou sont évalués
au prix ( î e 1.287.000.000 fr. par les uns, à
t.800.000.000 fr. par les autres. Mais il y a
>u de prévoir un prolongement de 6.000 kilo-
mètres pour réunir Gao au Tchad, et suivront
ensuite le Chari et l'Oubanghi dans notre Afri-
rue équatoriale, le Congo et le Hassai dans
Vempire africain belge. La route est longue,
le projet ambitieux, mais la route, comme on
r a dit. crée la civilisation et la richesse.
Le Gouvernement, est-il dit dans le projet
de loi, a voulu « un organisme souple qui per-
mette d'obtenir le maximum de résultats dans
le minimum de temps et dans les conditions les
plus économiques ». Voilà d'excellentes idées.
Souhaitons qu'elles ne soient pas démenties
.Jans la pratique..
Au demeurant, voilà la substance du projet :
Il est créé au Ministère des Travaux Publics
ion Organisme d'études du chemin de fer trans-
saharien destiné à relier l'Afrique du Nord avec
l'Afrique occidentale française. Cet organisme
qui est doté de la personnalité civile et de l'au-
tonomie financière, a pour objet de rechercher :
au point de vue technique, si la réalisation du
projet est pratiquement possible et dans quelles
conditions l'exploitation du chemin de fer pour-
rait être assurée (tracé de la voie, capacité de
transport, mode de traction, alimentation en
eau, mesures pour assurer la sécurité de la li-
-) J-. au point de vue économique, quelle est
ta situation actuelle, quelles sont les possibili-
tés de développement des régions desservies,
quelles sont les prévisions du trafic probable du
transsaharien ; au point de vue administratif et
financier, quel est le rendement possible du che-
min de fer et quelles sont les modalités qui
pourraient être envisagées pour la construction et
Texploitation.
Toutes ces études et opérations doivent être
terminées en 18 mois.
L'organisme d'études comprend un comité,
composé de 13 membres. nommés par arrêté du
ministre des Travaux Publics.
Le maximum des dépenses est fixé à 11 mil.
lions 500.000 fr. à fournir par l'Etat fran-
çais, 4 millions ; l'Algérie, 3 millions; le Ma-
roc, 500.00 fr. ; la Tunisie, 500.000 fr. l'Afri-
que occidentale, 500.000 fr. et les Grands ré-
seaux français, 3 millions.
Cet organisme d'études ne préjuge en rien du
plan de construction et d'exploitation du trans-
saharien. Il est assurément intéressant qu'il dise
ce qui est possible et ce qu'il y a de mieux à
faire. Chemin de fer ou système d'automobiles ?
Tout est à faire en Afrique occidentale. Si
dans la zone côtière on a fait de grands pro-
grès depuis 20 ans, tout l'intérieur, c'est-à-dire
les 2/3 du Sénégal, de la Guinée, de la Côte
d'Ivoire, du Dahomey, la totalité du Soudan de
la Haute-Volta et du territoire du Niger sont
restés en réalité en dehors de toute entreprise
européenne. Hormis deux exploitations vrai-
ment importantes, la Compagnie Cotonnière du
Niger à Diré et la Plantation de Sisal-Renoux
à Kayes, on trouve peu de chose. Pour met-
tre en oeuvre ces immenses territoires, il faut
des hommes et de l'argent. Ce n'est pas seu-
lement une question coloniale, mais aussi une
question internationale que la construction du
transsaharien. Si la construction de cette voie
de transport est intéressante pour les Français
qui ont le plus grand intérêt économique à re-
lier l'Afrique du Nord à l'Afrique équato-
riale, pour les Anglais et les Belges, cette cons-
truction ne présente pas moins d'intérêt : les co-
lonies britanniques de Sierra Leone, de Gold
Coast, et surtout de Nigeria, constituent une
masse de 20 millions d habitants ; lorsque le
rail, traversant la Nigéria, sera arrivé à Bangui,
les Belges n'auront garde de ne pas prolonger
leurs lignes du Congo pour relier Katanga au
réseau français.
Voilà les espoirs. La longueur de la voie
ferrée ni les difficultés ne sont des obstacles in-
franchissables, car les Anglais ont fait d'aussi
grands travaux dans le transcaspien, le chemin
de fer de La Mecque à travers le Hedjaz, les
Américains dans les chemins de fer de 1 Atlan-
tique au Pacifique.
Du point de vue pratique, la solution du
problème se trouve dans des transports raccour-
cis en durée par rapport aux voies maritimes, et
dans un coefficient d'exploitation qui puisse ri-
valiser avec n'importe quel autre systme de
communication entre le Centre et l'Ouest Afri-
cains et l'Afrique du Nord. C'est la solution
de ce problème qui est demandée à l'organisme
d'études qui vient d'être créé auprès du minis-
tère des Travaux Publics avant l'entreprise de
tous travaux.
Notre patience doit être d'au moins 18 mois.
CH. Abebierree
1 Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
Sur la tombe de René Caillé
Pour commémorer le centenaire de René
Caillé, les membres de la Société d Archéo-
togie de Saint- Jean-d Angély et de la région
se sont rendus hier dimanche au cimetière de
Pont-1 Abbé-d' Arnoult (Charente- Inférieure) ,
où l'explorateur a été inhumé, et ont déposé
une couronne sur sa tombe.
AUDIENCES
il »
M. Pierre Bordes, Gouverneur Général de
TAlgérie, avant de quitter Paris, a été. reçu
paï M. Queuille, ministte de 1 Apiculture.
il s * est entretenu des diverses questions agri-
coles intéressant l'Algérie.
Le Grand- Vizir de t Emptre chénnen. El
Molai, a été reçu samedi matin par M. Poin-
caré, président du Conseil.
DBPART
M. Pierre Borde., Gouverneur Général de
f Algérie. accompagné de M. de Saint-Mau-
rice, chef de son cabinet, a pris passage hier
dimanche à midi à bord du Timgad, courrier
d'Alger.
Au moment du départ, il a été salué au nom
Ju préfet par M. Froment, chef de cabinet.
Préparation à l'Ecole Coloniale
Une préparation à l'école coloniale, con-
forme aux nouveaux programmes, est orga-
nisée à partir de la rentrée d'octobre pro-
chain dans une classe spéciale et distincte
au lycée Louis-le-Grand : nternat, demi-
pension et externat.
Les chiens en Howtlle-Calédosit
.8.
Un décret vient de créer en Nouvelle-Ca-
lédonie un impôt sur les chiens, en laissant
au Conseil général le soin de fixer la taxe
à percevoir qui ne devra pas être inférieure
à i franc, ni supérieure à 20 francs.
Plusieurs de nos confrères parisiens s'étant
émus de; cette mesure qui n'a rien de draco-
nien, nous croyons utile de faire connaître
que la population canine de cette Colonie,
dépasse tous les besoins qu'ont les colons
d'être gardés par ces animaux fidèles pour
empêcher les maraudeurs indigènes et autres
de les piller.
A Nouméa il y a un si grand nombre de
chiens, qu'il n'est pas rare d'être réveillé
pendant la nuit, dans certains quartiers, par
Tours aboiements le plus souvent inutiles. Il
est même surprenant qu'on aii attendu jus-
que présent pour imposer une taxe fort lé-
gitime sur ces animaux par trop bruyants.
L'Aviation Coloniale
Mauritanie
L'aviateur Reine, qui est toujours pri-
sonnier des Maures, est, d'après les der-
nières nouvelles ,.ues, en bonne santé.
On espère arriver à obtenir sa libération
prochainement.
(Par dépêche.)
Afrique du Nord
L'escadrille du quatrième groupe d'avia-
tion d Afrique vient d'accomplir un raid
Tunis-Casablanca et retour : Trois avions.
commandés par le capitaine Jaunel, ont
effectué le parcours en utilisant tous les
terrains d'atterrissage situés sur le trajet.
Les appareils employés sont du type mili-
taire ordinaire.
Randonnée méditerranéenne
Le capitaine Labaurie et l'adjudant Sa-
huc qui avaient quitté le Bourget vendredi
matin en vue d'effectuer un circuit rapide
autour de la Méditerranée, ont atterri &
Gabès hier dimanche après avoir parcou-
ru 1.700 kilomètres en 8 h. 20 de vol, sans
incident.
Aux Açores
Le gouvernement portugais a nommé
une commission qui, sera chargée d'étudier
la construction d'un aéroport aux Açores.
D'autre part, un appareil de la Compa-
gnie Générale Aéropostale vient d'arriver
à Lisbonne.
Cet avion est destiné à l'étude des lignes
intérieures du Portugal, en liaison avec
les lignes de la Compagnie Générale Aéro-
postale vers la France, l'Afrique et l'Amé-
rique du Sud.
Gai marions-nous.
La Martinique à Paris
A la mairie du XVIII* a eu lieu samedi,
un mariage qui fit sensation parmi les ba-
dauds du quartier.
M. Henry Cautius, jeune martiniquais,
pmrsait en grande pompe Mlle Scholastique
Noël, sa payse.
Tout de blanc vêtue, la mariée, qui por-
tait religieusement un bouquet de lys et de
roses blanches, était entourée de gracieuses
martiniquaises, habillées de rose, d'azur, de
neige.
Les sourires, pour être quelque peu assom-
bris, n'en n'étaient pas moins radieux.
La cérémonie civile terminée, la noce se
rendit aldrs à l'église toute proche, Notre-
Dame de Clignancourt, pour la cérémonie
religieuse. Le prêtre qui donna la bénédic-
tion nuptiale prononça une charmante allo-
cution dans laquelle il se déclara heureux
de voir ainsi réunis pour une fête joyeuse
tous ces enfants d'une Ile lointaine, aujour-
d'hui fixés à Paris.
L'infataation do Blanc
l' 1
A
On a dénoncé, critiqué, raillé
l'infatuation du blanc. On a bien
fait. Mais il y a. en tout, une me-
sucre. Or, il ne fallaii pas être" gland tler?
pour deviner que la mesure serait dépassée,
dès que toutes ces railleries, toutes ces cri-
tiques, toutes ces dénonciations seraient
transportées, colportées, commentées, Sltr-
tout au milieu de populations qui croient
au crépuscule des nations blanches et aux
derniers jours de ce condamné, qu'est le
vieux continent.
« Nous sommes des peuples jeunes en
face d'une Europe trap vieille, qui marche à
la décadence et à la ruine. » Des peuples
jeunes ? C'est souvent une façon de parler,
maif enfin ce que signifie cette formule, il
semble bien que ce soit ceci : nous sommes,
au moins, vos égaux, au point de vue moral,
au point de vue lmmmtl ; « l'amour de l'hit-
manité et de la justice ne sont point les ver-
tus exclusives des Occidentaux ; ils ont, du
reste, pendant quatre années effroyables,
témoigné envers ces vertus beaucoup moins
de respect dans leurs actes barbares qu'ils
n'en témoignent dans leurs discours élo-
quents ; cette guerre même n'a eu de solu-
tion que parce que nous y avons pris part,
nous que les disputes entre Européens n'inté-
ressaient pas au suprême degré, mais qui
avons voulu défelldrt, les armes à la main,
« le droit qu'ont les peuples à disposer d'eux--
mêmes », c'est-à-dire précisément •' notre in-
dépendance à l'égard de toute question oc-
cidentale P, et affirmer que a nous avons
autant de soif de liberté que l'Angleterre,
la France, l Italie et VAmérique. »
Au point de vue de la philosophie, de la
littérature, des mœurs, certains au moins,
des peuples extérieurs à l'Europe valent bien
ceux du vieux continent ; d'autres sont per-
suadés, avec quelque raison, qu'ils valent
davantage. Que leur manque-t-il donc ? Le
développement scientifique, le progrès ma-
tériel. Or chaque jour leur fait faire un pas
de plus vers cette civilisation mathirllf,
beaucoup plus facile à acquérir, beaucoup
plus aisée à étendre que l'autre. Voilà pour-
quoi, tandis que l'Europe est désormais sur
son déclin, les autres peuples montent à
leur tour ; Rome après la Grèce, l'Europe
après Rome, l'histoire se recommence : let
causes de la grandeur sont souvent les mê-
mes que celles de la décadence ; Vinfatua-
tion du blanc est d'autant plus vaine et ri-
dicule qu'elle se manifeste à r Ilcme où les
races blanches vont céder la place à des
races moins fatiguées : le soleil est levé, dis-
paraisses, étoiles ; qu'elles dis paraiss Ult
après avoir accompli leur course et achevé
leur destin.
Qu'on ne s'imagine pas que j'exagère.
Ce sont là les propos, ce sont les sentiments
qui se traduisent chez ces peuples où la foi
dans l'Européen s'est insensiblement affai-
blie. Et voilà pourquoi les Européens de-
vraient souvent apporter plus de prudence
dans les considérations qu'ils exposent avec
plus de pessimisme que de sagesse et d'à-
prpos.
Que l'infaluatioft du blanc ait été la sour-
ce de bien des malentendus et l'origine de
bien des maux, cela est incontestable ; encore
a-t-elle été corrigée par le langage de ceux
que l'esprit critique conduisait à plus de jus-
tice et plus de modestie, mais à quels malen-
tendus, à quels maux pourrait nous conduire
l'infatuation du jaune ou du noir ?.
Marfo JKouafara,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
REPARATION LEGITIME
1
M. Hérold, entrepreneur de la voie ferrée
Tanger-Fez. occupait avec sa femme un bara-
quement sur le lieu même des travaux, en zone
espagnole du Maroc.
Un détachement de soldats espagnols devait
assurer la sécurité des chantiers.
Le 29 août 1924, une troupe de rebelles
envahit la demeure, tua M. Hérold et em-
mena sa femme en captivité. Mme Hérold
resta deux mois entre leurs mains et subit les
plus atroces supplices. Rachetée par le Gou-
vernement espagnol moyennant 50.000 pesetas,
elle fut soignée à Tanaer, puis rapatriée.
Le Gouvernement espagnol a payé la ran-
çon de Mme Hérold, mais il ne lui a versé au-
cune indemnité. Le drame dont elle et son
mari ont été victimes, et qui les a complètement
ruinés, n'aurait pu se produire si la police
avait été mieux assurée et si nos compatriotes
avaient reçu la protection sur laquelle ils étaient
en droit de compter.
La Ligue des Droits de l'Homme a de-
mandé au Gouvernement français d'insister au-
près du Gouvernement espagnol pour que le
grave préjudice subi par Mme et M. Hérold
soit immédiatement réparé.
4000-
AU CONSEIL D'ETAT
La caisse intercoioniale des retraites
Le Conseil d'Elat, réuni en assemblée gé-
nérale., a adopté, après un débat qui n'a pu
duré moins de trois heures, le projet de décret
portant organisation de la Caisse intercoloniale
des retraites et détermination du régime de ses
pensions.
La répression des fraudes en tadochine
Le Conseil d'Etat a adopté également le
projet de décret portant règlement d'adminis-
tration publique pour l'application à l'Indo-
chine de la loi du t" août 1905 sur la répres-
sion des fraudes.
Les traitements du personnel enseignant
',.., de l'Algérie
Le projet de décret fixant les nouveaux trai-
temenhi du personnel enseignant des écoles pri-
maires d'Algérie a été également adopté au
cours de la même séance.
Les figuiers du Maroc
Il est au Maroc deux végétaux, l'un étant
un arbre et le second une plante, qui viennent
pour ainsi dire tout seuls, et dont on ne tire
)As suffisamment parti. L' ubre c' est le figuier,
et la plante c'est le cactus épineux ou figuier
de barbarie.
Le figuier est essentiellement rustique : c'est
par excellence l'ornement et le gros produc-
teur des vergers Maghrébins. On estime au
moins à 1.200.000 le nombre de pieds exis-
tant au Maroc. On le rencontre partout, de-
puis la zone du littoral jusqu'aux confins de
r Atlas. Il existe en quantités plus denses dans
les régions de Safi, Casablanca, Rabat, Mek-
nès, Marrakech et Fez. Il est habitué à vivre
dans tous les sols, et même sans eau, pour
ainsi dire. L'Arabe le considérant comme son
grand ami, le traite fort mal et ne lui donne,
à proprement parler, aucun soin. C'est pour
cela qu'il produit des fruits de chétive appa-
rence, quoique bons.
Mais dès que l'on se donne la peine de
s'occuper de lui, il voub en est immédiatement
reconnaissant. Si l' on veut bien labourer le
sol à son pied, lui mettre quelques engrais, le
tailler, l'élaguer, lui donner à boire, le gref-
fer, par exemple, avec les variétés réputées
d'Algérie, il peut avantageusement lutter avec
les meilleures qualités connues, et son fruit
atteint en poids près du double de ce qu'il
pesait avant.
Or, la figure, soit mangée sur place, soit
séchée, ou même expédiée fraîche, est deve-
nue d'un emploi tellement répandu dans le
monde entier, et particulièrement en France,
qu'un verger de figuiers deviendra vite une
affaire de très bon rapport. D'autant plus que
l'arbre croît assez rapidement, qu'il vit vieux
et qu'il garde longtemps ses qualités de bon
producteur.
Voilà plus de motifs qu'il n'en faut pour
que les colons qui réfléchissent et voient plus
loin qu'une exploitation au jour le jour, fassent
dans leur exploitation une place au figuier,
jusqu'ici trop abandonné aux incuries arabes,
et - lui - donnent les soins nécessaires.
Et le cactus épineux ? Voilà le type même
de la plante qui vient toute seule. On plante
en terre une raquette, et rapidement vous avez
un buisson très étendu. Que fait-on de son
fruit ? Rien, ou à peu près. Vous rencontrez
sur les marchés indigènes, principalement dans
le sud, des marchands qui offrent à leurs com-
patriotes peu fortunés le régal de ce fruit assez
difficile à cueillir, et d un.goût sucré apprécié
par les Arabes, mais dédaigné par l'Européen:
c'est tout, et cest peu. -
Car la figue du cactus épineux est riche à
10 de sucre. Il doit y avoir moyen d'en
tirer parti industriellement, soit pour faire de
l'alcool, soit pour en tirer du vinaigre.
On a dit, il est vrai, que le rendement à
l'hectare serait faible, que la cueillette du
fruit était difficile et occasionnait souvent des
maladies des yeux chez ceux qui s'y em-
ploient.
Pour le rendement, personne n'en sait rien,
car jamais on ne l'a établi. Pour les difficultés
de cueillettea, il n' est pas impossible de trou-
ver le moyen de préserver les yeux et l' appa-
reil respiratoire des indigènes auxquels on con-
fierait le soin de cette culture.
En tout cif., il serait intéressant de tirer la
chose au clair, et il est fort possible que le
résultat obtenu dépasse singulièrement ce que
l'on dit possible comme réalisation.
louis Le Barbier.
Le sbiim do Maroc en France
-
Samedi après-midi, S. M. Sidi Mohammed
a visité les Invalides, où il a été reçu par le
général Gouraud. Après avoir parcouru le
Musée de l'Armée, le Sultan s'est longuement
attardé devant le tombeau de l'Empereur.
Dimanche à Dieppe
Répondant à l'invitation de Mme et M.
Steeg, villégiaturant dans leur propriété du
BourgDun, près de Dieppe, le Sultan est
arrivé en automobile vers midi à Dieppe. Un
déjeuner auquel assistaient quelques person-
nalités a eu lieu dans un hôtel de la ville.
S. M. Sidi Mohammed s'est rendue à 2 h.
aux courses au trot sur le coquet hippodrome de
Rouxmesnil-Bouteilles. Il était accompagné du
Grand- Vizir El Molui, de Si Mameli, chef
adjoint du protocole et son secrétaire particulier;
de M. Steeg, Résident Général au Maroc, et
Mme, de MM. Godefroy, sous-préfet de
Dieppe ; Robert Thoumyre, député, ancien
sous-secrétaire d'Etat ; Benoni Robert, maire
de Dieppe, conseiller général ; Marc, direc-
teur des Affaires marocaines ; Poncet, commis-
saire spécial à Paris ; La forge, commissaire
adioint ; Larrivoire, commissaire à Dieppe.
A son arrivée, le Sultan a été salué par M.
Nepveu, président de la Société des Courses
et par les membres du Conseil d'administra-
tion. Le souverain a assisté à plusieurs des
épreuves, et, après avoir admiré le pittoresque
cadre du verdoyant paysage normand, il a rega-
gné Paris par Rouen.
H. Léon Pcrritr dans le Daaphiné
., -
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
président du Conseil général de l'Isère, ac-
compagné de MM. Tardieu, ministre des
Travaux Publics, et Loucheur, ministre du
Travail, se sont rendus hier dans la haute
vallée de la Romanche afin de visiter les
travaux de construction du gigantesque bar-
rage réservoir du Chambon.
Ce réservoir devra contenir 60 millions de
mètres cubes d'eau, et pour son aménage-
ment on devra détourner sur plusieurs ki-
lomètres de longueur la route du Lautaret et
noyer trois villages déjà expropriés.
Les trois ministres dont la visite n'avait
aucun caractère officiel, ont déjeuné ensuite
au Bourg-d'Oisans.
Dépêches de l'Indochine
«s»
Les recherches archéologiques de Trakieu
La campagne archéologique entreprise à
Trakieu dans la province de Quang-Nam
(Annam), pendant les années 1927 et 1928
a donné lieu à des recherches épigraphi-
ques et à des traductions de textes anciens.
Cette campagne, entreprise sous la direc-
tion du directeur de l'Ecole française
d'Extrême-Orient, Af. Aurousseau, a per-
mis de retrouver la citadelle de Sinaliapura
ou des fouilles ont mis au jour des temples
brahmaniques et une ville ancienne, capl-
tale du royaume disparu, Cliampa, remon-
tant au VIO siècle environ.
Les résultats des fouilles apparaissent
d'une extrême importance indépendam-
ment des monuments, plus de T)00 sculptu-
res, dont beaucoup très remarquables, ont
été découvertes.
Voies ferrées d'Annam
Un nouevau tronçon du chemin de (er
qui doit joindre Valat à la côte a été mis
en service entre Dran et l'Arbre-Drogé. La
voie à crémaillère a une longueur de 5 kilo-
mètres environ qu'elle gravit avec une
différence de niveau de près de 500 mètres,
Le nouveau terminus, distant de natal de
25 kilomètres est situé sur une route sen-
siblement en palier.
La décrue du neuve Rouge
Les pluies ayant cessé, le mouvement de
décrue de tout le bassin du Fleuve Rouge
s'accentue, ce qui permet d'apporter aux
digues quelques réparations nécessitées
par les érosions, les infiltrations n'offrent
plus actuellement aucun danger. Toutes les
routes sont redevenues praticables sauf
linéiques coupures isolées.
T IIdopnci II.
A LA CHAMBRE
»♦«
Prochaine interpellation
Dans une lettre qu'il vient d'adresser au
ministre de l'A^rieulture, M. Joseph De-
n.lis, député de lu Seine, annonce qu'à la
rentréj des Chambres, il deninndera au
gouvernement quelles mesures il compte
prendre en vue d'enrayer la hausse des
boissons hy^iéniipies et du vin en parti-
culier, et ipiel concours il se propose de
réel a mer à nos "possessions de l'Afrique
du Nord dont les ressources paraissent de-
voir -èlre exceptionnelles.
QUESTIONS ECATTES
Retraite d'un instituteur en A. O. F.
M. Louis Gardtol, député demande à M. le
ministre des Colonies : Il comment et sur quel
taux serait calculée la retraite d'un institucur
qui exerce en Afrique occidentale française
depuis vingt-cinq uns et compte par ailleurs
quinze ans de services antérieurs dans le ca-
dre métropolitain, dans le cas où la liquidation
interviendrait le Ier janvier l!'29 ; 2' s'il est
exact que lu retraite du fonctionnaire envisage
(c'est-à-dire détaché du cadro métroplituin en
Afrique occidentale française) serait cllgihlc.
ment inférieure à celle (Fun fonctionnaire qui
aurait fait toute sa carrière dans lu métropole.
(Question du 7 juin W28.)
ntponse, - Ln retraite d'un instituteur du
cadre métropolitain détaché aux Colonies (Airi-
que ocidentale française) dépendant do M. le mi-
nistre de l'Instruction Publique et des Beaux-
Arts, c'est à ce département qu'il appartient de
x-épondro à la question posée.
Journal interdit
M. Henri Gurrnut, député, demande à M. le
ministre de l'Intérieur pour quelles raisons il
a cru devoir interdire un journal de langue
annamite Viet Vam, publié au Havre, alors qu'il
a été constaté ti la suite d'une instruction judi-
ciaire que ce journal n'avait commis aucun dé-
lit. (()ueslion du 14 juin rJM.)
Urponse. Le journal ayant pour titre Viel
Nam et non Viel Vam, publié au Havre en lan
gue annualité, a été interdit pour avoir rem-
placé un certain nombre de journaux de même
langue, qui avaient eux-mêmes remplacé le l'iet
Sam lion, précédemment interdit. Tous ces
journaux se livraient A une campagne l'évolu.
tionnaire et antifrançaise parmi les Indochinois
résidant a Paris.
Naturalisation d'un indigène algérien
M. Marcel Cachin, député, demande à M. le
ministre de l'Intérieur : 1° à quelles conditions
un indigène algérien peut obtenir la nationalité
française ; 20 quelles formalités il doit accom-
plir pour obtenir la naturalisation. (Qcslion du
7 juin 1028.)
Réponse. - Les indigènes d'Algérie peuvent
accéder à la quolité de citoyen français en vertu
des dispositions du sénatus-consulte du 14 juil-
let 1865 et de la loi du 4 février 1919 sur l'acces-
sion des indigènes d'Algérie aux droits politi-
ques. Tout citoyen algérien peut obtenir sur sa
demande la qualité de citoyen français s'il rem-
plit les conditions suivantes : f être àgé de
vingt-cinq ans ; 2* être monogame ou céliba-
taire ; 30 n'avoir jamais été condamné pour
crime ou délit comportant la perte des droits
politiques ; 40 avoir deux ans de résidence con-
sécutive dans la mémo commune en France ou
en Algérie, et s'il a satisfait, en outre, à l'une
des conditions suivantes : a) avoir servi dans les
armées de terre et de mer et justifier de sa bon-
ne conduite par une attestation de l'autorité mi-"
litaire ; b) savoir lire et écrire en français ; c)
ôtre propriétaire ou fermier d'un bien rural ou
propriétaire d'un immeuble urbain ou être ins-
crit au rAle soit des patentes, soit des impôts de
remplacement, depuis un an au moins dans la
même commune pour une profesion sédentaire ;
d) être titulaire d une fonction publique ou d'une
pension de retraite pour services publics ; e)
avoir été imesti d'un mandat public électif ; f)
être titulaire d'une décoration française ou d'une
distinction honorifique accordée par le Gouver-
nement français ; g) être né d'un indigène de-
venu citoyen français, alors que le demandeur
avait atteint l'âge de vingt et un ans. L'indigène
qui désire obtenir la quolité de citoyen français
doit adresser nu juge de paix ou à l'autorité qui
le remplace une demande en deux exemplaires
et y joindre les pièces suivantes : 1* son acte de
naissance ou, à défaut, un acte de notoriété
dressé sur l'attestation de quatre témoins par
le juge de paix ou par le cadi du lieu de la ré-
sidencc; 20 les pièces justifiant que les condi-
tions ci-dessus sont remplies; :\° un extrait de
son casier judiciaire; 4* les actes de naissance
de ses enfants mineurs ou les actes de notoriété
qui en tiennent lieu. Le greffier de la justice de
paix lui délivre un récépissé de sa demande et
en transmet sans délai 1111 duplicata au gouver-
neur général de l'Algérie. Si le postulant est do-
micilié en France, dans une colonie française
ou en pays do protectorat, il adressera sa de-
mande au juge de paix dont relève sa commune
d'origine ou A l'nutorité qui le remplace.
L'agriculture métropolitaine
en Guinée Française
PAR H, BoILEAU.
1 i-
Nous avons vu, dans un précédent article..
quel était l'état de l'agriculture indigène en
Guinée française. Nous avons vu quels ra-
pides progrès elle avait faits grâce à l'action
éclairée et permanente du Gouverneur de cette
colonie.
Nous allons aujourd'hui mettre le lecteur au
courant de t'oeuvre strictement métropolitaine
de l'effort accompli par les colons français
sur cette terre qui mérite à tous égards qu on
consacre à sa mise en valeur du travail, de
l'énergie et des capitaux.
En 1912, M. Maxime Cornu importait à
Conakry les premiers plants de bananes des
Canaries musa sinensis celle-ci même
qui avait fait depuis quarante années la for-
tune des îles espagnol es voisines de notre
continent africain. Cet essai, pour timide qu'il
fut, devait être la souche des plantations ac-
tuelles, et on verra plus loin comment, malgré
de très sérieux déboires, cette culture a vaincu
tous obstacles pour entrer à présent dans une
ère de prospérité.
Tout d'abord, la déclaration de guerre de
1914 porta un coup funeste aux premières
entreprises, leurs chefs furent mobilisés, les
moyens d'exportation de fruits annihilés, les
possibilités d'importation d'engrais, de maté-
riel, de matières d'emballages devinrent très
précaires, et il faut avouer que les planteurs
de cette époque eurent à conserver leur opiniâ-
treté, aidée de leurs espérances, un courage
au-dessus de tout éloge.
Car il faut reconnaître qu'aucune aide ma-
térielle ou morale ne leur fut apportée jusqu'à
ces deux dernières années ni par les Pouvoirs
publics, ni par les puissances financières, ni
par ceux qui pouvaient y avoir un intérêt ma-
tériel immédiat, ni par ceux surtout qui, par
la parole et les écrits, entreprenaient la croi-
sade en faveur de la mise en valeur de notre
empire colonial.
Etait-il cependant une affaire présentant
moins de risques pour les capitaux, une affaire
susceptible de donner, commercialement par-
lant, des bénéfices plus tangibles, plus immé-
diatement réalisables que la culture de la ba-
nane en Guinée.
N'avions-nous pas sous les yeux l'admirable
exemple des Canaries qui avaient fait de leur
terre presque improductive un sol qui se vend
à l'heure actuelle plus cher à l'hectare que
dans tout le monde entier ? N'avions-nous pas
vu que ces insulaires gagnaient rapidement des
fortunes, couvrant de leurs fruits tous les mar-
chés de l'Eur, exportant 550.000 tonnes
de fruits annuellement en Europe et fournis-
sant à la France un appoint de 60.000 tonnes,
pour plus de 160 millions de francs en ce
seul fruit qu'est la banane.
Et cependant, toutes les circonstances favo-
rables plaidaient en faveur de notre colonie.
Alors qu' aux Canaries la culture de la banane
était une culture forcée que, grâce à des tra-
Vaux gigantesques, on anivait péniblement,
par des procédés qui relèvent presque de la
prestidigitation, à faire produire de 25 à 35
kilos de fruits par plant et par an, les pre-
miers essais faits en Guinée permettaient d'es-
pérer de 30 à 50 kilos, et il suffisait de quel-
ques soins pour augmenter presque de moitié
cette production dans des conditions économi-
ques meilleures.
A ceci, deux écueils presque insurmonta-
bles s'opposaient d'abord, la pénurie des
capitaux investis. Les premières concessions
exploitées l'avaient été presque avec des
moyens de fortune par des gens tTavai,
certes, mais ne disposant que de faibles
avances et dépensant sans sécurité aucune le fruit
d'économies péniblement amassées et leur éner-
gie qui, elle, était, il est vrai, presque illimitée,
mais que des circonstances pénibles indépen-
dantes de leur volonté se chargeaient vite de
décourager.
Le second écueil résidait dans la difficulté de
réaliser commercialement le bénéfice de cette
production. L'éloignement entre les lieux de
production et ceux de consommation était
un empêchement sans solution possible presque
et tous ceux qui s'occupèrent de la question
tombèrent dans la pénible constatation du cercle
vicieux suivant : si on avait une production on
créerait des moyens de transport ; si l'on avait
des moyens de transport on les aurait vite uti-
lisés par une production qui n'attendait pour se
manifester que la certitude d'une récompense
des efforts faits pour l'obtenir.
Cependant, si les premiers essais de 1912 à
1917 furent précaires, si tout dans ces moments
contribuait à désespérer l'initiative privée.
celle-ci persistait dans son œuvre et forçait
ceux dont dépendait son évolution à reconnaître
que ses efforts méritaient une attention et une
récompense.
Si nous considérons l'évolution de la question
depuis trente ans, nous voyons :
En 1920, 5 planteurs.
En 1922, 8 planteurs.
En 1924 12 planteurs.
pour finir en 1928 au chiffre de 23 planteurs et
en considérant les surfaces demandées en con-
cessions passer de 1.200 à 3.000 hectares.
Est-ce à dire que toutes ces concessions sont
plantées en totalité et produisent? Loin de là et
ce serait même une faute.
Dans un pays où la terre coûte peu, où l'éten-
due cultivable est presque illimitée, mais où les
moyens d'aménagement sont précaires, les sur-
faces demandées doivent être grandes. L'agri-
culteur doit avoir outre sa culture, la possibilité
de nourrir du bétail chez lui comme source de
fumier. la possibilité de capter de l'eau sans
sortir de ses limites, il doit trouver sur son sol
la paille d'emballage et les terrains qui lui per-
mettront d'installer des cultures vivîières pour
sa main-d'œuvre ; enfin, il doit tenir compte
pour l'évacuation de ses produits de la proxi-
mité des routes existantes, des rivières, du che-
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