Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 juillet 1912 31 juillet 1912
Description : 1912/07/31 (A12,N133). 1912/07/31 (A12,N133).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446832v
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
198 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE NI 133 - JUILLET 1912
vement ; ce que nous demandons à nos
lecteurs la permission de faire.
On peut dire qu'on a (fût-ce en quantité
insignifiante) pu obtenir non seulement
du caoutchouc, mais une série de pro-
duits de la famille du caoutchouc dont le
para est considéré comme étant le com-
posé mono-méthylé, autrement dit le
méthyloclo-cycladine. Les produits de
cette famille sont fournis non seulement
par l'isoprène et ses isomères, mais encore
par ses homologues inférieurs ou supé-
rieurs comme le butadiène et le diméthyl-
butadiène, la présence de la molécule buta-
dienne étant intimement liée à la faculté
de polymérisation. Ce n'est donc plus à un
seul dérivé du butadiène comme l'isoprène
(méthyl-butadiène) que l'on pourra s'adres-
ser pour réaliser la synthèse du caoutchouc
mais aussi à tous ses dérivés substitués.
Il s'ensuit la possibilité de toute une tech-
nique qui peut faire sortir la synthèse du
caoutchouc du domaine exclusif du labo-
ratoire pour la faire rentrer dans une tech-
nique industrielle.
Jusqu'ici pour préparer le butadiène il
fallait des produits coûteux comme la téré-
benthine ou l'alcool amylique; or, des
chimistes anglais, le professeur PERIUX,
le Dr MATTHEWS et le professeur FERSBACH,
de l'Institut Pasteur de Paris, seraient
arrivés à obtenir de l'isoprène en partant
comme matière première de substances
peu coûteuses : amidon, pétrole, charbon,
résidus de distillerie, etc. On peut, en effet,
retirer le butadiène de l'amidon à l'aide
de l'acétone, du goudron à l'aide du phé-
nol, etc. A vrai dire, les méthodes d'iso-
lement des composés buténiques sont
encore compliquées mais le processus est
en principe celui-ci: obtenir par exemple
par saccharification de l'amidon des alcools
à exposants élevés dont la distillation frac-
tionnée donne à son tour une huile dite
fitsel oil, source des butadiènes (1).
La seconde partie de la découverte a
1. Nous n'avons pu trouver de traduction exacte de
ce terme « fusel oil"; nous croyons préférable de le
laisser en anglais plutôt que d'adopter une traduction
trait à la polymérisation qui est très rapide
en présence du sodium ; mais où le pro-
blème se complique, c'est que les produits
obtenus par polymérisation avec le sodium
constituent une autre famille de caout-
choucs, dont certaines propriétés méca-
niques sont semblables à celles du caout-
chouc naturel mais dont la structure et les
propriétés chimiques sont différentes. Au
surplus, l'emploi du sodium ne devait pas
amener à un prix de revient très bas et
cette déconvenue n'est pas autrement à
regretter au point de vue du caoutchouc
synthétique. C'est l'acide acétique glacial
et l'acide formique qui transforment le
butadiène et ses dérivés en caoutchouc qui
serait identique au caoutchouc naturel,
tout au moins au point de vue chimique.
Nous n'avons jamais dans ces colonnes
envisagé uniquement le point de vue scien-
tifique sans nous préoccuper du côté pra-
tique qui en découlait. Or, quel que soit
l'intérêt chimique considérable de ce que
nous venons d'exposer, nous sommes obli-
gés de reconnaître que le marché, pas plus
du caoutchouc que des valeurs de caout-
chouc, ne s'est guère laissé influencer. Il
s'est bien créé à Londres, sous le nom de
« The Synthetic Rubber », une Société au
capital de 12 millions 1/2 devant exploiter
les procédés ci-dessus, mais notre confrère
la « Dépêche Coloniale » du 30 juin dernier
signalait que la Société n'avait pas réussi
à former même un Syndicat de garantie
et qu'elle avait dû ajourner son émission
sine die. Quant à la baisse qui s'est pro-
duite récemment à Londres sur certaines
valeurs de plantations, elle a une origine
tout autre, de coulisse dirions-nous, et
ne peut raisonnablement être considérée
comme dépendant du caoutchouc de syn-
thèse.
Enfin, nous croyons pouvoir donner
l'avis qu'exprimait récemment M. VAN
KERCKHOVE, qui ne croit pas que la chimie
puisse donner au produit final la nervosité
approchée comme « huile fusion » donnée par un de
nos confrères et qui ne nous paraît pas correspondre
à la vérité.
vement ; ce que nous demandons à nos
lecteurs la permission de faire.
On peut dire qu'on a (fût-ce en quantité
insignifiante) pu obtenir non seulement
du caoutchouc, mais une série de pro-
duits de la famille du caoutchouc dont le
para est considéré comme étant le com-
posé mono-méthylé, autrement dit le
méthyloclo-cycladine. Les produits de
cette famille sont fournis non seulement
par l'isoprène et ses isomères, mais encore
par ses homologues inférieurs ou supé-
rieurs comme le butadiène et le diméthyl-
butadiène, la présence de la molécule buta-
dienne étant intimement liée à la faculté
de polymérisation. Ce n'est donc plus à un
seul dérivé du butadiène comme l'isoprène
(méthyl-butadiène) que l'on pourra s'adres-
ser pour réaliser la synthèse du caoutchouc
mais aussi à tous ses dérivés substitués.
Il s'ensuit la possibilité de toute une tech-
nique qui peut faire sortir la synthèse du
caoutchouc du domaine exclusif du labo-
ratoire pour la faire rentrer dans une tech-
nique industrielle.
Jusqu'ici pour préparer le butadiène il
fallait des produits coûteux comme la téré-
benthine ou l'alcool amylique; or, des
chimistes anglais, le professeur PERIUX,
le Dr MATTHEWS et le professeur FERSBACH,
de l'Institut Pasteur de Paris, seraient
arrivés à obtenir de l'isoprène en partant
comme matière première de substances
peu coûteuses : amidon, pétrole, charbon,
résidus de distillerie, etc. On peut, en effet,
retirer le butadiène de l'amidon à l'aide
de l'acétone, du goudron à l'aide du phé-
nol, etc. A vrai dire, les méthodes d'iso-
lement des composés buténiques sont
encore compliquées mais le processus est
en principe celui-ci: obtenir par exemple
par saccharification de l'amidon des alcools
à exposants élevés dont la distillation frac-
tionnée donne à son tour une huile dite
fitsel oil, source des butadiènes (1).
La seconde partie de la découverte a
1. Nous n'avons pu trouver de traduction exacte de
ce terme « fusel oil"; nous croyons préférable de le
laisser en anglais plutôt que d'adopter une traduction
trait à la polymérisation qui est très rapide
en présence du sodium ; mais où le pro-
blème se complique, c'est que les produits
obtenus par polymérisation avec le sodium
constituent une autre famille de caout-
choucs, dont certaines propriétés méca-
niques sont semblables à celles du caout-
chouc naturel mais dont la structure et les
propriétés chimiques sont différentes. Au
surplus, l'emploi du sodium ne devait pas
amener à un prix de revient très bas et
cette déconvenue n'est pas autrement à
regretter au point de vue du caoutchouc
synthétique. C'est l'acide acétique glacial
et l'acide formique qui transforment le
butadiène et ses dérivés en caoutchouc qui
serait identique au caoutchouc naturel,
tout au moins au point de vue chimique.
Nous n'avons jamais dans ces colonnes
envisagé uniquement le point de vue scien-
tifique sans nous préoccuper du côté pra-
tique qui en découlait. Or, quel que soit
l'intérêt chimique considérable de ce que
nous venons d'exposer, nous sommes obli-
gés de reconnaître que le marché, pas plus
du caoutchouc que des valeurs de caout-
chouc, ne s'est guère laissé influencer. Il
s'est bien créé à Londres, sous le nom de
« The Synthetic Rubber », une Société au
capital de 12 millions 1/2 devant exploiter
les procédés ci-dessus, mais notre confrère
la « Dépêche Coloniale » du 30 juin dernier
signalait que la Société n'avait pas réussi
à former même un Syndicat de garantie
et qu'elle avait dû ajourner son émission
sine die. Quant à la baisse qui s'est pro-
duite récemment à Londres sur certaines
valeurs de plantations, elle a une origine
tout autre, de coulisse dirions-nous, et
ne peut raisonnablement être considérée
comme dépendant du caoutchouc de syn-
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KERCKHOVE, qui ne croit pas que la chimie
puisse donner au produit final la nervosité
approchée comme « huile fusion » donnée par un de
nos confrères et qui ne nous paraît pas correspondre
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