2b6 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE o 39 — SEPT. 1904
à l'aspect des produits, et c'est pour flatter
cette manie que nos confrères doivent don-
ner à leur café une teinte un peu plus foncée
qu'il ne serait utile pour obtenir une infusion
parfaite;- c'est pour la même raison que
certains torréfacteurs lustrent le même pro-
duit avec de l'huile, ou que l'on emploie,
surtout à l'étranger, des produits destinés à
donner du brillant aux grains.
» Toujours dans le même article, il est à
remarquer que les sortes'régulières, peur
les cafés vendus verts, atteignent un prix
sensiblement plus élevé que les sortes irré-
gulières de qualité correspondante, et que le
caracoli, pour la même raison; se vend éga-
lement plus cher que les grains normaux de
la même sorte.
» De même, le pain parfaitement blanc se
vend beaucoup mieux que le pain légèrement
gris, de teinte normale. L'échec du « pain
complet », que l'on prétendait, lui aussi,
beaucoup plus nourrissant que le pain ordi-
naire, nous paiait indiquer à "quel résultat ou
courrait en tentant de réagir contre le riz
glacé.
» Il est à remarquer aussi que le riz est
considéré en France, soit comme un légume
boit comme un produit d'entremets ou de
potage, comme un accessoire en un mot,
dont la quotité nutritive parait peu impor-
tante.
» Enfin, sans mettre en doute les propor-
tions élémentaire s de matières grasses, trou-
vées respectivement dans le riz glacé et
dans la paitie supeificielle qu'on a dû en en-
lever; sans méconnaître que, théoriquement,
la valeur nutritive en et bien réduite, on
peut se demander si la différence d'alimen-
tation qui en résulte, en réalité, a bien l'im-
portance que I on imagine.
« Je me souviens que, sur les bancs de
l'école, on m'enseignait que le blé, par sa
teneur en éléments azotée, en gluten, pouvait
former un aliment complet ; mais qu'il n'en
était pas de même de certaines autres céréa-
les ouracines, et que le riz, notamment, était
insuffisant à nourrir celui qui s'en alimente-
rait exclusivement.
ri J'ai appris depuis que de nombreuses
populations s'en sustentaient presque exclu-
sivement, et j'ai vu, au cours d'une campa-
gne, des tirailleurs sénégalais n'avoir que
cela à manger et s'en accomoder parfaite-.
ment sans dépérir.
» Cela — et la fameuse campagne du
pain complet — m'a rendu quelque peu
sceptique ! » 1
La Vanille à Madagascar.
D'après M. JAMIN.
Ce qui suit, est extrait du numéro spécial
(31 octobre 1903) de la « Dépêche Coloniale
Illustrée. ), consacré à Y Agriculture à Mada-
gascar, Nous regrettons que la place ne nous'
ait pas permis de reproduire les beaux diagrammes
et illustrations qui accompagnent le texte.
Ce dernier est des plus intéressants; toutefois,
après en avoir pris connaissance, on relira utile-
ment ce que nous avons dit, dans de [ïécédents
numéros, de la surproduction qui menace à bref
délai le marché de la vanille. Se reporter aussi à
la note du n° 28 du « J. d'A. T. », sur l'instabi-
lité des récoltes de vanille. — Sur les détails-
techniques de la culture de la liane à Mada-
gascar, nous avons publié, dans notre n° 23',
un article très documenté de M. PAUL DES
GROTTES. Notre collaborateur a observé le
vanillier à Nossi-Bé. - N. D. L. R.
« La culture de la vanille déjà connue à
Madagascar depuis assez longtemps; esteeliè
qui, depuis 1896, a pris le plus d'extension.
Malgré L s alias, inhértnts à l'exploitation
de cette orchidée, ia production de la vanille
a tenté et tente encore un grand nombre de
colons, car elle n'exige en définitive qu'une
période d'attente relativement courte et peut,
dans bien des cas, donner des bénéfices
élevés. La vanille trouve, sur la plus grande
partie de la Côte Est et dans le Nord-Ouest
de Madagascar, un climat qui lui convient
parfaitement.
Les régions où elle semble donner les
meilleurs résultats sont celles de Vato-
mandry; de Maroansetra, d'Antalaha et de
Nossi-Bé.
La production de la vanille a fait de tri s
grands progrès à Madagascar depuis 1896.
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