Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 février 1914 28 février 1914
Description : 1914/02/28 (A14,N152). 1914/02/28 (A14,N152).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377682z
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
60 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 152 — FÉVRIER 1914
La stérilisation des Sols.
Le « J. d'A. T. » a déjà rendu compte des résul-
tats obtenus dans la culture du tabac grâce à di-
vers procédés de stérilisation (voir n° 134).
M. HÉBERT nous donne aujourd'hui un résumé
complet de la question.
N. D. L. R.
On sait que le sol est un réceptacle de
microorganismes dans lequel ils pullulent
.et se multiplient à l'infini, tantôt produi-
sant des effets utiles (microbes nitrifica-
teurs, fixateurs d'azote), tantôt produisant
des effets nuisibles (microbes dénitrifica-
teurs, champignons). Cette multiplication
des microorganismes a été constatée no-
tamment dans les sols soumis à une tem-
pérature chaude, tels que les terres arti-
ficielles ou terreaux employés par les
jardiniers dans leit serres de nos pays, et
qui arrivent alors à ne plus donner que des
récoltes insuffisantes, en sorte qu'on est
obligé de renouveler ces sols artificiels et
d'engager ainsi des dépenses importantes.
Il nous paraît indéniable que ce même
effet funeste peut être produit au sein des
terrains situés sous les latitudes équato-
riales et tropicales, où se trouvent la plu-
part des colonies. Et bien qu'on n'ait pas
là la ressource que nous rappelions plus
haut, il semble intéressant de passer en
revue les remèdes que l'on applique dans
le cas de sols artificiels, afin que l'on puisse
en faire, le cas échéant, son profit pour
entretenir la fertilité des sols dans certains
endroits bien déterminés, dans les jardins
d'essais, par exemple, dont la création a
été préconisée par AUG. CHEVALIER.
Étant donnés les principes de la micro-
biologie, la première idée qui devait venir,
pour éviter le développement trop intensif
des microorganismes, sans être obligé de
renouveler le sol artificiel, consistait dans
la stérilisation des terres en question.
Cette idée avait été émise par TSCHIRCH
en 1887, qui conseillait dans ce but le
traitement de la terre par la vapeur d'eau ;
on a proposé, depuis, l'emploi de l'air
chaud ou le passage de la terre dans un
four. Ces traitements comportent deux
sortes de conséquences: les unes, d'ordre
biologique; les autres, d'ordre chimique.
En mettant en œuvre une température
assez élevée, il est certain que les micro-
organismes sont détruits, mais cette des-
truction atteint aussi bien ceux qui sont
utiles que ceux qui sont nuisibles. C'est
ainsi que les ferments nitrificateurs sont
tués à 50° et que les bactéries des légumi-
neuses, fixatrices d'azote, succombent sous
l'action de la chaleur. Cependant la nitrifi-
cation peut ensuite spontanément repren-
dre peu à peu son cours; tandis que la
disparition des bactéries fixatrices d'azote
exige, soit un nouvel ensemencement du
terrain avec des cultures artificielles ou
avec une terre normale, soit des fourni-
tures ultérieures d'engrais azotés pour les
Légumineuses, dans le but de suppléer à
l'azote non fixé dans les nouvelles condi-
tions d'existence.
D'autre part, le traitement de la terre à
une température voisine de 100° amène
des modifications chimiques importantes
dans les substances constituantes; c'est
ainsi notamment que nous avons person-
nellement constaté (1) que, dans ces con-
ditions, les composés amidés du sol se
transforment en sels ammoniacaux. Un
certain nombre d'autres éléments miné-
raux sont solubilisés par l'action de la cha-
leur humide. En fait, un tel sol abandonne
à l'eau une plus grande quantité de ma-
tières qu'avant stérilisation, ces matières
devant être alors à l'état assimilable.
Il y a, disions-nous, par la stérilisation
par la chaleur, formation de sels ammo-
niacaux, qui, comme tels, ont un effet
plutôt nocif sur les végétaux. En effet,
RUSSELL et PETHERBRIDGE, à la Station de
Rothamsled, en Angleterre, ont constaté (2)
que la stérilisation de la terre à 94° paraît
ralentir les débuts de la végétation, qui
reprend ensuite pour donner des excédents
de récoltes. D'après les mêmes auteurs, ce
sont les sols de fertilité moyenne, qui ont
(1) HÉBERT. « Annales agronomiques », t. XV, p. 355.
(2) « Trop. Agriculturist », vol. XLI, n° 4, p. 300.
La stérilisation des Sols.
Le « J. d'A. T. » a déjà rendu compte des résul-
tats obtenus dans la culture du tabac grâce à di-
vers procédés de stérilisation (voir n° 134).
M. HÉBERT nous donne aujourd'hui un résumé
complet de la question.
N. D. L. R.
On sait que le sol est un réceptacle de
microorganismes dans lequel ils pullulent
.et se multiplient à l'infini, tantôt produi-
sant des effets utiles (microbes nitrifica-
teurs, fixateurs d'azote), tantôt produisant
des effets nuisibles (microbes dénitrifica-
teurs, champignons). Cette multiplication
des microorganismes a été constatée no-
tamment dans les sols soumis à une tem-
pérature chaude, tels que les terres arti-
ficielles ou terreaux employés par les
jardiniers dans leit serres de nos pays, et
qui arrivent alors à ne plus donner que des
récoltes insuffisantes, en sorte qu'on est
obligé de renouveler ces sols artificiels et
d'engager ainsi des dépenses importantes.
Il nous paraît indéniable que ce même
effet funeste peut être produit au sein des
terrains situés sous les latitudes équato-
riales et tropicales, où se trouvent la plu-
part des colonies. Et bien qu'on n'ait pas
là la ressource que nous rappelions plus
haut, il semble intéressant de passer en
revue les remèdes que l'on applique dans
le cas de sols artificiels, afin que l'on puisse
en faire, le cas échéant, son profit pour
entretenir la fertilité des sols dans certains
endroits bien déterminés, dans les jardins
d'essais, par exemple, dont la création a
été préconisée par AUG. CHEVALIER.
Étant donnés les principes de la micro-
biologie, la première idée qui devait venir,
pour éviter le développement trop intensif
des microorganismes, sans être obligé de
renouveler le sol artificiel, consistait dans
la stérilisation des terres en question.
Cette idée avait été émise par TSCHIRCH
en 1887, qui conseillait dans ce but le
traitement de la terre par la vapeur d'eau ;
on a proposé, depuis, l'emploi de l'air
chaud ou le passage de la terre dans un
four. Ces traitements comportent deux
sortes de conséquences: les unes, d'ordre
biologique; les autres, d'ordre chimique.
En mettant en œuvre une température
assez élevée, il est certain que les micro-
organismes sont détruits, mais cette des-
truction atteint aussi bien ceux qui sont
utiles que ceux qui sont nuisibles. C'est
ainsi que les ferments nitrificateurs sont
tués à 50° et que les bactéries des légumi-
neuses, fixatrices d'azote, succombent sous
l'action de la chaleur. Cependant la nitrifi-
cation peut ensuite spontanément repren-
dre peu à peu son cours; tandis que la
disparition des bactéries fixatrices d'azote
exige, soit un nouvel ensemencement du
terrain avec des cultures artificielles ou
avec une terre normale, soit des fourni-
tures ultérieures d'engrais azotés pour les
Légumineuses, dans le but de suppléer à
l'azote non fixé dans les nouvelles condi-
tions d'existence.
D'autre part, le traitement de la terre à
une température voisine de 100° amène
des modifications chimiques importantes
dans les substances constituantes; c'est
ainsi notamment que nous avons person-
nellement constaté (1) que, dans ces con-
ditions, les composés amidés du sol se
transforment en sels ammoniacaux. Un
certain nombre d'autres éléments miné-
raux sont solubilisés par l'action de la cha-
leur humide. En fait, un tel sol abandonne
à l'eau une plus grande quantité de ma-
tières qu'avant stérilisation, ces matières
devant être alors à l'état assimilable.
Il y a, disions-nous, par la stérilisation
par la chaleur, formation de sels ammo-
niacaux, qui, comme tels, ont un effet
plutôt nocif sur les végétaux. En effet,
RUSSELL et PETHERBRIDGE, à la Station de
Rothamsled, en Angleterre, ont constaté (2)
que la stérilisation de la terre à 94° paraît
ralentir les débuts de la végétation, qui
reprend ensuite pour donner des excédents
de récoltes. D'après les mêmes auteurs, ce
sont les sols de fertilité moyenne, qui ont
(1) HÉBERT. « Annales agronomiques », t. XV, p. 355.
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