Titre : Togo Cameroun : magazine mensuel / présenté par l'Agence économique des territoires africains sous mandat
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : Agence économique des territoires africains sous mandat (Paris)
Date d'édition : 1931-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34407680f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1806 Nombre total de vues : 1806
Description : 01 février 1931 01 février 1931
Description : 1931/02/01-1931/02/28. 1931/02/01-1931/02/28.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique de l'Ouest
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Thème : Sciences sociales Collection numérique : Thème : Sciences sociales
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62657328
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-O3-1424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
1
sans doute possible d'en tirer parti pour développer l'arti-
sanat local; ils ont, en conséquence, fait étudier les tech-
niques et l'ornementation. Quelques-uns des résultats
obtenus par cette recherche apparaissent dans les articles
consacrés aux tatouages, à la céramique, aux représenta-
tions animales et enfin à l'art au Togo(i). On peut souhaiter
que les résumés, fournis dans le présent numéro, soient le
début d'une série d'articles sur une question, passion-
nant aujourd'hui l'Europe à tel point qu'on a pu soutenir
l'existence d'une influence négro-africaine très nette dans
l'œuvre actuelle de peintres et de sculpteurs appréciés à
Paris ou à Berlin.
Mais d'autres problèmes plus urgents s'imposent à
l'attention de la puissance tutrice, par exemple, celui du
maintien de la santé morale et physique des protégés. La
première se traduit par une exubérance de vie, des jeux
et des divertissements sur lesquels nous sommes fort mal
renseignés, c'est pourquoi l'article consacré à ce sujet
complexe (il y a, en effet, à tenir compte des jeux d'adresse,
des jeux sportifs, des jeux intellectuels) est le très bien-
venu (2).
Celui qui porte sur la cuisine indigène (3) n'est pas moins
précieux. La question de l'alimentation des indigènes est
primordiale, et la politique dite du « ventre plein » n'est
pas un vain mot. Mais pour l'appliquer strictement, au
mieux des besoins, il faut savoir ce que mangent nos res-
sortissants, quelle cuisine préparent leurs femmes. M. Bonne-
carrère a eu le rare mérite de pouvoir présenter à la Com-
mission Permanente des Mandats une étude complète sur
la ration normale des habitants du Togo, qui a excité, à
juste titre, un vif intérêt. Des renseignements fotrrnis, il
ressortait que, si les intéressés étaient suffisamment
(1, 2, 3) Voir le prochain Magazine.
nourris, il leur manquait cependant pour prospérer cer-
tains aliments indispensables, sel et graisse, qui leur furent
aussitôt fournis.
Mais il ne suffit pas d'avoir assez à manger, il faut encore
que la préparation des mets sollicite l'appétit. C'est une
erreur assez commune de croire que les Africains ne por-
tent aucune attention à la cuisine et absorbent n'importe
quoi. Ils savent fort bien exiger dans leur ménage une
certaine recherche culinaire qu'il n'est pas impossible
d'obtenir avec les ressources locales. A titre d'indication,
je mentionnerai à ce propos que j'ai pu recueillir en une
heure auprès d'un cordon bleu de l'Ouest africain, dix-
sept recettes différentes pour préparer des sauces; et il
en existe bien d'autres. Cependant, cette richesse demeure
inconnue, très peu d'auteurs en sont avertis. Puisse la
description que l'on trouvera dans « Togo-Cameroun »
susciter d'autres travaux sur le même sujet.
Comme on le voit le champ d'investigation est immense,
mais celles-ci ne s'y égarent point, étant toujours orientées
vers des buts pratiques et l'étude de cas concrets dont la
comparaison permettra de dégager des conclusions et une
doctrine. C'est là une excellente méthode en ethnographie
et en administration coloniale. Les gouverneurs Bonne-
carrère et Marchand qui l'ont adoptée et indiquée à leurs
collaborateurs, le Directeur de l' « Agence Economique »
qui en présente les résultats avec une grande objectivité
et un art consommé, ont droit à la reconnaissance de tous
ceux qui s'inquiètent de l'évolution et du progrès des
populations placées sous le contrôle tutélaire de la France.
Henri LABOURET,
Professeur à l'Ecole Coloniale
et à l'Ecole Nationale
des Langues orientales vivantes.
— 82 -
sans doute possible d'en tirer parti pour développer l'arti-
sanat local; ils ont, en conséquence, fait étudier les tech-
niques et l'ornementation. Quelques-uns des résultats
obtenus par cette recherche apparaissent dans les articles
consacrés aux tatouages, à la céramique, aux représenta-
tions animales et enfin à l'art au Togo(i). On peut souhaiter
que les résumés, fournis dans le présent numéro, soient le
début d'une série d'articles sur une question, passion-
nant aujourd'hui l'Europe à tel point qu'on a pu soutenir
l'existence d'une influence négro-africaine très nette dans
l'œuvre actuelle de peintres et de sculpteurs appréciés à
Paris ou à Berlin.
Mais d'autres problèmes plus urgents s'imposent à
l'attention de la puissance tutrice, par exemple, celui du
maintien de la santé morale et physique des protégés. La
première se traduit par une exubérance de vie, des jeux
et des divertissements sur lesquels nous sommes fort mal
renseignés, c'est pourquoi l'article consacré à ce sujet
complexe (il y a, en effet, à tenir compte des jeux d'adresse,
des jeux sportifs, des jeux intellectuels) est le très bien-
venu (2).
Celui qui porte sur la cuisine indigène (3) n'est pas moins
précieux. La question de l'alimentation des indigènes est
primordiale, et la politique dite du « ventre plein » n'est
pas un vain mot. Mais pour l'appliquer strictement, au
mieux des besoins, il faut savoir ce que mangent nos res-
sortissants, quelle cuisine préparent leurs femmes. M. Bonne-
carrère a eu le rare mérite de pouvoir présenter à la Com-
mission Permanente des Mandats une étude complète sur
la ration normale des habitants du Togo, qui a excité, à
juste titre, un vif intérêt. Des renseignements fotrrnis, il
ressortait que, si les intéressés étaient suffisamment
(1, 2, 3) Voir le prochain Magazine.
nourris, il leur manquait cependant pour prospérer cer-
tains aliments indispensables, sel et graisse, qui leur furent
aussitôt fournis.
Mais il ne suffit pas d'avoir assez à manger, il faut encore
que la préparation des mets sollicite l'appétit. C'est une
erreur assez commune de croire que les Africains ne por-
tent aucune attention à la cuisine et absorbent n'importe
quoi. Ils savent fort bien exiger dans leur ménage une
certaine recherche culinaire qu'il n'est pas impossible
d'obtenir avec les ressources locales. A titre d'indication,
je mentionnerai à ce propos que j'ai pu recueillir en une
heure auprès d'un cordon bleu de l'Ouest africain, dix-
sept recettes différentes pour préparer des sauces; et il
en existe bien d'autres. Cependant, cette richesse demeure
inconnue, très peu d'auteurs en sont avertis. Puisse la
description que l'on trouvera dans « Togo-Cameroun »
susciter d'autres travaux sur le même sujet.
Comme on le voit le champ d'investigation est immense,
mais celles-ci ne s'y égarent point, étant toujours orientées
vers des buts pratiques et l'étude de cas concrets dont la
comparaison permettra de dégager des conclusions et une
doctrine. C'est là une excellente méthode en ethnographie
et en administration coloniale. Les gouverneurs Bonne-
carrère et Marchand qui l'ont adoptée et indiquée à leurs
collaborateurs, le Directeur de l' « Agence Economique »
qui en présente les résultats avec une grande objectivité
et un art consommé, ont droit à la reconnaissance de tous
ceux qui s'inquiètent de l'évolution et du progrès des
populations placées sous le contrôle tutélaire de la France.
Henri LABOURET,
Professeur à l'Ecole Coloniale
et à l'Ecole Nationale
des Langues orientales vivantes.
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